Aya Nakamura ciblée : 13 militants identitaires devant la justice pour injures racistes

 Treize militants d’ultradroite, liés au groupuscule dissous Génération identitaire, sont jugés ce mercredi à Paris pour des injures racistes visant la chanteuse franco-malienne Aya Nakamura, après l’annonce de sa participation à la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024.

« Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako. »

C’est par cette banderole déployée sur l’île Saint-Louis le 9 mars 2024 que le groupe identitaire Les Natifs a lancé une campagne de haine contre Aya Nakamura, accusée de « vulgariser » la culture française. Aujourd’hui, treize de ses membres – onze hommes et deux femmes, âgés de 20 à 31 ans – comparaissent devant la 17e chambre correctionnelle de Paris pour injures racistes et provocation à la haine.

Parmi les prévenus : Antoine G., juriste et porte-parole du groupuscule ; Édouard M., cadre financier et chef autoproclamé des Natifs ; ainsi que Capucine C., ex-collaboratrice parlementaire à l’Assemblée nationale pour des élus RN. D’autres sont issus de la mouvance ultra comme Marine de C., sœur du fondateur des “Zouaves de Paris”.

Relayée par le média d’extrême droite Livre noir (devenu Frontières), l’attaque avait suscité l’indignation. La LICRA et SOS Racisme avaient saisi la justice, avant qu’Aya Nakamura elle-même ne porte plainte, le 20 mars.

L’enquête, confiée à l’Office central de lutte contre les crimes de haine, a mis en lumière l’activisme numérique et militant du groupe Les Natifs, auteur d’actions symboliques controversées, comme le recouvrement de portraits de femmes voilées à la basilique Saint-Denis.

Absent de l’audience, Aya Nakamura, aujourd’hui artiste francophone la plus écoutée au monde, avait marqué les esprits en juillet 2024 avec une performance sur le Pont des Arts, au côté de la Garde républicaine, lors de l’ouverture des Jeux olympiques. Une scène que ses détracteurs auraient voulu censurer.

Par

Oura KANTÉ

Malikunafoni