Audit post-dissolution : Mountaga Tall dénonce une manœuvre politique et juridique
- malikunafoninet
- il y a 6 jours
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« On demande à un mort d’assister à ses propres funérailles », lâche Me Mountaga Tall, ancien président du CNID-Faso Yiriwa Ton, en réaction à l’annonce de l’audit des comptes des partis politiques dissous. Pour lui, la démarche initiée par le gouvernement et la Cour des comptes s’apparente à une mise en scène illégale destinée à discréditer les ex-formations politiques.
Il avait d’abord salué l’annonce de l’audit comme une opportunité de laver l’honneur de son parti. Mais depuis la dissolution des partis politiques par décret le 13 mai 2025, l’ancien président du CNID-FYT, Mountaga Tall, estime que le processus a perdu toute base légale. Dans un ton mêlant ironie et indignation, il fustige une opération qu’il juge à la fois absurde et inapplicable : *« On nous interdit toute activité politique, tout en nous enjoignant de répondre à des correspondances officielles en tant que présidents de partis dissous. »
Selon lui, la Section des comptes de la Cour suprême ne peut légalement exiger ni retrait de courrier ni remise de documents, car la loi interdit aussi bien l’accès aux sièges des partis que la tenue de réunions de leurs dirigeants. Le paradoxe est tel que, pour exécuter cette mission, la Cour devrait obtenir au préalable la levée de ces interdictions.
Il affirme néanmoins que les comptes du CNID ont toujours été transmis, vérifiés et validés par la Cour des comptes, et qu’aucune subvention n’a été perçue sans justification ni conformité aux textes en vigueur. « Aucun centime n’a échappé à la traçabilité », soutient-il.
Dans l’attente d’un éventuel retour à la légalité institutionnelle, Mountaga Tall refuse de retirer ou de répondre à la lettre de la Cour : « Par respect pour la loi, même quand nous la combattons. » Une posture qui se veut à la fois républicaine et protestataire dans un contexte de grande confusion juridique et politique.
Oura KANTÉ
Malikunafoni
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