Attaque meurtrière au nord de la Côte d’Ivoire : la frontière avec le Burkina Faso de nouveau sous tension
- malikunafoninet
- 2 sept.
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« Quatre morts, une disparue et une femme grièvement blessée », a résumé le général Lassina Doumbia, chef d’état-major des armées ivoiriennes, au lendemain de l’attaque survenue dans la nuit du 24 au 25 août 2025 dans la localité de Difita, département de Téhini, à deux kilomètres de la frontière burkinabé. Ce hameau, quasi inconnu jusqu’alors, a été plongé dans l’effroi après l’assaut d’hommes armés non identifiés qui ont également emporté du bétail.
Une insécurité relancée à la veille de la présidentielle
Ce regain de violence survient à quelques semaines du scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire, dans une zone où les autorités redoutent de longue date l’extension des violences sahéliennes. La région avait été relativement épargnée depuis 2021, après une série d’attaques attribuées à des groupes jihadistes entre 2016 et 2020. Mais cette attaque remet brutalement la question sécuritaire au cœur de l’actualité nationale.
« Les assaillants ont réussi à prendre la fuite malgré l’intervention des Faci », confie une source sécuritaire locale, assurant toutefois que la situation « semble sous contrôle ».
Règlement de compte ou stratégie de déstabilisation ?
Si l’ombre du terrorisme plane, les hypothèses divergent. Selon une source gouvernementale citée par l’AFP, il pourrait s’agir d’un règlement de compte lié aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs de l’armée burkinabé souvent accusés de violences contre la minorité peule. D’autres voix évoquent une manœuvre visant à perturber le climat électoral, à l’image du journaliste Serge Daniel (France 24) qui a rapporté sur X l’existence d’un groupuscule baptisé « Claire Action », supposément actif depuis un pays voisin.
Une frontière fragile et disputée
Ces violences s’ajoutent à une série d’incidents récents qui ravivent les tensions ivoiro-burkinabè. Depuis 2021, la Côte d’Ivoire accueille plus de 80 000 réfugiés burkinabè, dont de nombreux Peuls, accentuant les crispations communautaires dans le Nord. Par ailleurs, l’Agence ivoirienne de presse a révélé la disparition de six agents de la Daara, enlevés fin août lors d’une mission de recensement à la frontière.
Les relations politiques, déjà tendues depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré à Ouagadougou, se traduisent par des accusations mutuelles et des incidents réguliers le long de la frontière commune.
Une menace persistante à surveiller
À moins de deux mois du scrutin, cette attaque meurtrière rappelle la vulnérabilité des zones frontalières ivoiriennes face aux débordements de la crise sahélienne. Si le doute persiste sur l’identité des assaillants, les populations locales redoutent que ce type de violences ne s’installe durablement et n’alimente une spirale d’instabilité aux portes de la Côte d’Ivoire.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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