top of page

Arrestation en France de Madiambal Diagne : un dossier sénégalais aux répercussions internationales

ree

 

« Nous confirmons son arrestation en France », a déclaré Me William Bourdon, avocat du journaliste sénégalais Madiambal Diagne, ce mardi 21 octobre 2025. Le fondateur du Groupe Avenir Communication, éditeur du Quotidien, a été interpellé dans les Yvelines, à l’ouest de Paris, en exécution d’un mandat d’arrêt international lancé par la justice sénégalaise.

 

L’affaire, désormais entre les mains des autorités françaises, trouve son origine dans une vaste enquête pour rétrocommissions présumées de plus de 32 millions d’euros. Ouverte à Dakar par le pôle judiciaire financier, elle repose sur un rapport de la CENTIF publié en novembre 2020, pointant plusieurs soupçons graves : association de malfaiteurs, escroquerie sur les deniers publics et blanchiment de capitaux.

 

Une fuite controversée vers la France

 

Avant même l’émission du mandat d’arrêt, Madiambal Diagne avait quitté le Sénégal en traversant la Gambie, en dépit d’une interdiction formelle de sortie du territoire. Le 24 septembre, il annonçait publiquement son arrivée en France, expliquant vouloir « préparer sa défense ». Ce départ avait provoqué la stupeur à Dakar, où la justice tentait encore de le convoquer.

 

Le 13 octobre, Interpol validait la demande sénégalaise par l’émission d’une notice rouge, ouvrant la voie à une arrestation dans n’importe quel pays membre. C’est dans ce cadre que les autorités françaises ont procédé à son interpellation. Il devrait désormais être présenté au parquet général, en attendant une éventuelle procédure d’extradition vers le Sénégal.

 

Un dossier à la croisée de la justice et de la liberté de la presse

 

Proche de l’ancien président Macky Sall, Madiambal Diagne est aussi connu pour ses prises de position critiques envers le pouvoir actuel. Cette double image nourrit le débat : s’agit-il d’une affaire de corruption ordinaire ou d’un règlement de comptes politique ?

Pour son avocat, la réponse est claire : « Cette procédure est instrumentalisée à des fins politiques. » Plusieurs défenseurs de la liberté de la presse redoutent que le dossier ne crée un précédent pour les journalistes d’investigation en Afrique de l’Ouest.

 

Une bataille judiciaire à suivre

 

La défense a saisi la Cour d’appel de Dakar pour contester la validité du mandat et demander la suppression de la notice rouge d’Interpol, qu’elle juge fondée sur « un rapport non contradictoire ».

Pendant ce temps, la justice française devra examiner la légalité de l’arrestation et les conditions d’une éventuelle extradition.

Une étape cruciale dans une affaire qui, au-delà du cas Diagne, interroge la frontière entre poursuite judiciaire et pression politique sur les médias.

 

Source Afrik.com

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

 

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note*
bottom of page