AES – CEDEAO : Bamako clarifie ses positions dans un contexte de recomposition régionale
- malikunafoninet
- 10 juin
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« Il ne s’agit plus de retour en arrière, mais de redéfinir la relation », a déclaré Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, dans une interview accordée à New World TV ce 7 juin. À ses yeux, la rupture avec la CEDEAO n’est plus un épisode temporaire, mais un choix assumé.
Depuis le départ fracassant du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest en 2023, le dialogue n’a jamais été totalement rompu. Mais aujourd’hui, il change de nature. Bamako ne parle plus d’intégration régionale, mais de négociation entre deux blocs distincts, désormais contraints de s’entendre sur des bases nouvelles.
Le ministre évoque une phase de « réalisme et d’apaisement » dans laquelle les questions pratiques — commerce, transit, flux humains — priment sur les grands principes. Les enjeux sont pressants : enclavé, le Mali dépend des corridors côtiers pour ses importations. De leur côté, les pays du Golfe de Guinée ont besoin des marchés sahéliens. Un accord commercial devient donc indispensable, au-delà des clivages politiques.
Ce repositionnement diplomatique traduit un basculement régional plus large. L’Alliance des États du Sahel (AES), née dans la rupture, cherche désormais à s’imposer comme un interlocuteur régional à part entière. La CEDEAO, affaiblie par ces départs, doit composer avec cette nouvelle réalité.
En remettant « les pendules à l’heure », selon les mots du chef de la diplomatie malienne, Bamako ne ferme pas la porte au dialogue : il en exige simplement la refondation, sur la base de la souveraineté et du respect mutuel. Une nouvelle ère de la diplomatie ouest-africaine s’ouvre, moins institutionnelle, plus pragmatique.
Par
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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