3e Congrès de la SOMIM : l’essor de l’imagerie médicale à l’heure de l’IA au centre des débats

« Le traitement massif de données et les nouvelles technologies ouvrent des perspectives extraordinaires », a souligné d’emblée la ministre de la Santé, Assa Badiallo Touré, en lançant le 3ᵉ Congrès de la Société malienne d’Imagerie médicale (SOMIM), ce vendredi 28 novembre 2025 à Bamako. Une phrase qui résume l’esprit de cette édition consacrée au thème : « Imagerie médicale et intelligence artificielle ».

Pendant trois jours, radiologues, chercheurs, enseignants et spécialistes se retrouvent pour analyser la transformation d’une discipline désormais au cœur de la modernisation du système de santé. L’imagerie, longtemps limitée par le manque d’équipements, vit aujourd’hui une mutation portée par l’IA, qui accompagne l’analyse, affine les diagnostics et redéfinit le rôle du radiologue.

Une progression spectaculaire en 25 ans

Revenant sur l’histoire de la SOMIM, son président, Dr Sow, a rappelé la trajectoire impressionnante de la radiologie au Mali : en 2000, le pays ne comptait que 11 radiologues diplômés et un seul scanner. « Nous sommes aujourd’hui près de 200, dont 170 exercent au Mali », a-t-il indiqué, évoquant également l’arrivée de plus de 30 scanners et une dizaine d’IRM sur le territoire. Une évolution qui illustre l’effort de modernisation entrepris depuis plus de deux décennies.

IA, éthique et formation : les nouvelles lignes de front

Les échanges ne se limitent pas au numérique. L’édition 2025 ouvre aussi des discussions sur l’imagerie oncologique, l’éthique, la déontologie, ainsi que sur la formation continue. Le Pr Siaka Sidibé, président d’honneur du congrès, a insisté sur la complémentarité entre outils numériques et rencontres physiques : « Le présentiel garde sa force humaine et pédagogique », a-t-il rappelé, en invitant à intégrer le numérique de façon raisonnée dans les formations.

En parallèle, plusieurs ateliers pratiques sont organisés sur différents sites à Bamako, notamment autour de l’échographie avancée et de l’interprétation du scanner des rochers.

Accès aux soins : un défi persistant

Si les innovations suscitent de l’enthousiasme, elles mettent aussi en lumière un problème récurrent : l’accès aux examens d’imagerie, surtout en milieu rural. « Trop de patients attendent encore trop longtemps pour passer un examen », a déploré la ministre, avant de présenter trois priorités :

–     Développer une téléradiologie encadrée,

–     Renforcer l’attractivité des carrières,

–     Soutenir l’installation de nouveaux équipements dans les zones sous-dotées.

Un moment de reconnaissance et de mémoire

La cérémonie d’ouverture a également rendu hommage aux radiologues disparus et salué les retraités à travers des attestations honorifiques. Une visite des stands a permis aux participants de découvrir les dernières avancées technologiques proposées par les partenaires.

Une édition tournée vers l’avenir

En rassemblant experts et jeunes praticiens autour de l’IA et des enjeux éthiques et techniques, le 3ᵉ Congrès de la SOMIM ouvre une réflexion majeure : comment faire de l’imagerie médicale un outil plus accessible, plus précis et mieux intégré dans la prise en charge des patients ?

Des réponses sont attendues au terme des travaux, mais une chose est sûre : l’avenir de la radiologie malienne s’écrit désormais au rythme de l’innovation.

Oura KANTE

Malikunafoni