10 septembre : la rue en signe de fracture politique
- malikunafoninet
- 11 sept.
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« En haut, on ne peut plus, en bas, on ne veut plus. » La formule, reprise dans plusieurs cortèges, a résumé l’atmosphère d’une journée de mobilisation qui a marqué un tournant dans le climat politique. Le 10 septembre, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté à travers le pays, sur fond de crise gouvernementale et de défiance généralisée vis-à-vis de l’exécutif.
Si la mobilisation avait été annoncée par certains responsables politiques comme une initiative téléguidée par des forces extérieures ou radicales, la réalité de terrain a montré un tout autre visage. Blocages, rassemblements, occupations ponctuelles : les actions se sont déroulées dans une relative tranquillité, en dépit de heurts localisés, notamment à Brétigny où des affrontements avec la police ont conduit à des départs de feu. À Paris, plusieurs incidents restent encore à éclaircir.
Au-delà des images de poubelles en flammes abondamment reprises par les chaînes d’information, l’événement a surtout révélé l’ampleur d’une colère sociale diffuse, nourrie par la chute du gouvernement Bayrou et ravivée par la nomination de Sébastien Lecornu au lendemain de cette démission. Dans les cortèges, la demande de destitution du président Emmanuel Macron a été scandée avec insistance.
Un traitement médiatique contesté
La couverture médiatique de la journée a, elle aussi, été au cœur des débats. Pour les manifestants, la multiplication des bilans d’arrestations relayés en boucle sans contextualisation visait davantage à intimider qu’à informer. Plusieurs leaders politiques d’opposition ont dénoncé une « propagande » gouvernementale relayée par les médias traditionnels.
Un mouvement qui se cherche
Pour les organisations syndicales, l’enjeu est désormais celui de la convergence. Solidaires, plusieurs fédérations de la CGT et de nombreuses unions locales ont pris part à la mobilisation du 10 septembre. Mais l’annonce d’une nouvelle journée d’action le 18, co-signée par la CGT, suscite déjà des interrogations sur la cohérence du calendrier et la capacité à maintenir une dynamique unitaire.
Côté Insoumis, la ligne est claire : accompagner les assemblées citoyennes et soutenir financièrement les salariés en lutte, via une caisse de grève. « Chaque mobilisation est une répétition générale de ce qui viendra », estime un cadre du mouvement, misant sur l’auto-organisation populaire comme vecteur de structuration politique.
Et après ?
Pour l’exécutif, la tâche s’annonce complexe. Avec deux gouvernements déjà renversés en quelques mois, la fragilité institutionnelle s’accentue. Dans les rangs de l’opposition, les appels à la démission du chef de l’État se font de plus en plus insistants. Le 18 septembre devrait constituer un nouveau test de mobilisation, susceptible de confirmer ou non l’ampleur du tournant social et politique engagé.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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