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Santé en Afrique : une Malienne propulsée au cœur des décisions de l’OMS

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« C’est une fierté, mais surtout une responsabilité », a déclaré un membre de la délégation malienne après l’annonce officielle : le Médecin-Colonel Assa Badiallo Touré, ministre de la Santé et du Développement social du Mali, vient d’être élue première vice-présidente du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique. Une première historique pour le pays.

 

L’élection s’est tenue lors de la 75ᵉ session du Comité régional, qui réunit chaque année les ministres de la Santé des 47 États membres africains. Organe décisionnel de l’Organisation mondiale de la santé pour le continent, ce comité fixe les grandes priorités sanitaires et coordonne la réponse aux épidémies et crises de santé publique. En accédant à son bureau, le Mali se positionne désormais au cœur des choix stratégiques de l’OMS en Afrique.

 

Un signal fort pour le Mali

 

Cette désignation illustre la reconnaissance du rôle croissant joué par le Mali dans la réforme des systèmes de santé. Depuis quelques années, les autorités de Bamako, sous l’impulsion du président de la Transition, le général Assimi Goïta, ont lancé plusieurs chantiers : amélioration des soins primaires, promotion d’une approche communautaire, organisation des États généraux de la Santé, et recherche de financements durables avec les partenaires techniques.

 

Pour de nombreux observateurs, cette élection est aussi une récompense personnelle pour Assa Badiallo Touré, réputée pour son pragmatisme. « C’est une femme d’action, qui ne se limite pas aux discours », confie un expert malien de santé publique.

 

Un mandat sous haute pression

 

La mission s’annonce délicate. Le continent reste confronté à une accumulation de crises sanitaires : recrudescence du paludisme, flambées de choléra, émergence de la MPOX, sans oublier les séquelles de la pandémie de Covid-19. À cela s’ajoutent les défis structurels : sous-financement chronique, inégalités d’accès aux soins, fragilité des systèmes hospitaliers.

 

Le Programme de travail 2025-2030 de l’OMS Afrique, adopté lors de cette même session, veut répondre à ces urgences en accélérant la marche vers la couverture sanitaire universelle et en renforçant la sécurité sanitaire régionale.

 

Une vision africaine de la santé

 

Durant son mandat, la nouvelle vice-présidente entend défendre une vision adaptée aux réalités locales : renforcement des soins de santé primaires, meilleure prévention des épidémies, amélioration de la santé maternelle et infantile, et gouvernance sanitaire plus transparente. Elle promet de s’appuyer sur l’expérience malienne, notamment en matière d’approche communautaire et de gestion des crises.

 

Un symbole pour les femmes et pour l’Afrique

 

Au-delà du Mali, cette élection est perçue comme un signal positif pour la représentativité féminine dans les instances internationales de décision. Dans un environnement souvent dominé par les figures masculines, la nomination d’une femme africaine à ce niveau témoigne d’une évolution des mentalités.

 

Pour rappel, le bureau du Comité régional de l’OMS Afrique est élu pour un mandat d’un an. Il assiste la présidence dans la préparation et le suivi des décisions adoptées. Aux côtés d’Assa Badiallo Touré, le ministre gabonais de la Santé, le professeur Adrien Mougoudou, a été choisi comme deuxième vice-président.

 

En décrochant ce poste stratégique, le Mali franchit une étape importante dans sa diplomatie sanitaire. Mais surtout, il se retrouve placé devant un défi immense : transformer cette visibilité internationale en actions concrètes pour améliorer la santé des populations africaines.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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