Refonder le Mali par les valeurs : le PNEV s’enracine dans les communautés et les écoles
- malikunafoninet
- il y a 22 heures
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« La refondation est une démarche globale pour donner corps à un Mali nouveau », a rappelé le Dr Aliou Badra Kouyaté lors d’une rencontre avec les enseignants et étudiants de l’IPR/IFRA de Katibougou. Ses mots traduisent l’ambition du Programme national d’éducation aux valeurs (PNEV), présenté comme l’un des chantiers majeurs pour reconstruire le lien social au Mali.
Des communautés au monde universitaire
En l’espace de deux jours, le PNEV a franchi deux étapes clés. À Koulikoro, le 20 août, les autorités régionales, coutumières et religieuses ont été invitées à s’approprier l’initiative. Le lendemain, c’était au tour du corps professoral et des étudiants de Katibougou de découvrir en détail le programme, après une première présentation dans la région de Ségou.
Cette double approche illustre la volonté des initiateurs de toucher à la fois les communautés locales et le milieu académique, afin de bâtir un socle commun de valeurs partagées.
Retour aux repères traditionnels et rôle des familles
Les discussions ont mis en évidence une conviction partagée : refonder l’État passe d’abord par un retour aux valeurs ancestrales. Les participants ont insisté sur l’importance de responsabiliser les chefs de famille, d’impliquer les chasseurs, les leaders religieux, les traditionalistes et les chefs de village dans l’éducation morale. L’idée défendue est que l’enfant ne s’éduque pas uniquement à l’école, mais aussi à la maison et dans sa communauté.
Un chantier éducatif en mutation
La question de l’intégration du PNEV dans le système scolaire a suscité de nombreux débats. Le conseiller technique du ministère de la Refondation de l’État, Dr Sory Ousmane Koïta, a confirmé qu’une réforme des curricula est en cours pour inscrire ces valeurs dans l’enseignement. La formation des enseignants a également été présentée comme indispensable : « L’attitude des maîtres doit incarner ce qu’ils enseignent », ont martelé plusieurs intervenants.
Par ailleurs, de nouvelles propositions ont émergé : interdire l’usage du téléphone portable dans les établissements scolaires, traduire le PNEV dans les langues nationales pour sa diffusion sur les réseaux sociaux, ou encore encadrer les contenus audiovisuels jugés contraires aux valeurs éducatives.
Médias, patriotisme et sensibilisation
La place des médias est apparue centrale dans la vulgarisation du programme. Des campagnes sur les radios, télévisions et plateformes numériques sont annoncées pour faire connaître les principes du PNEV au plus grand nombre.
L’exemple de la basketteuse malienne Sitan Koné, citée pour son patriotisme et son sens du sacrifice, a illustré le type de modèles que le programme souhaite promouvoir auprès de la jeunesse.
Une adhésion progressive
À Koulikoro comme à Katibougou, les rencontres se sont conclues sur une note d’adhésion. Les participants ont salué une démarche qui cherche à replacer les valeurs sociales, culturelles et républicaines au centre de la gouvernance et de la vie quotidienne.
Le Programme national d’éducation aux valeurs n’en est qu’à ses débuts, mais il s’affirme déjà comme l’un des piliers de la refondation annoncée par les Assises nationales. Reste à savoir si, au-delà des intentions, les réformes et la mobilisation communautaire permettront de transformer les paroles en actes durables.
Oura KANTÉ
Malikunafoni
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