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Prolifération des EEI au Mali : Près de 1325 victimes civiles et militaires de 2014 à 2022


La tendance actuelle en terme de prolifération des engins explosifs improvisés (EEI)/mines au Mali est caractérisée par un nombre accru de victimes parmi les civils et les forces de défense et de sécurité. Ils ont été responsables d'approximativement de 1325 victimes directes et indirectes soit près de 60% des personnes tuées lors d'attaques malicieuses de 2014 à 2022.

Ces informations ont été données au cours de la célébration de la journée internationale de lutte antimines, le mardi 4 avril, au siège du Secrétariat permanent de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre.

Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré, le 4 avril, la journée internationale de lutte antimines. Organisée par le Secrétariat permanent de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, cette journée est l'occasion de constater les avancées accomplies pour nettoyer notre planète des mines et des restes d'explosifs de guerre et le chemin qu'il reste à parcourir. Au cours de cette journée, les Nations-unies et tous les acteurs réaffirment leur engagement pour un monde libéré de toute menace de mines et de restes d'explosifs de guerre.

Au Mali , le ministère de la Sécurité et de la Protection civile , à travers le Secrétariat permanent de la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, a répondu à cet appel des Nations-unies à s'associer à cette célébration en partenariat avec le service de lutte antimine des Nations-Unies (UNMAS) dont l'objectif global est de contribuer à la prise de conscience des dangers liés aux mines et coordonner les actions des acteurs impliqués dans la lutte anti-mines pour une prise en charge effective et efficiente des victimes.

Selon le Secrétaire permanent de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, lieutenant-colonel Adama Diarra, la tendance actuelle en terme de prolifération des engins explosifs improvisés (EEI)/mines au Mali est caractérisée par un nombre accru des victimes parmi les civils et les forces de défense et de sécurité. À l’en croire, ils ont été responsables d'approximativement 1325 victimes directes et indirectes soit près de 60% des personnes tuées lors d'attaques malicieuses de 2014 à 2022.

Entre 2021 et 2022, a-t-il ajouté, notre a pays a connu une nouvelle recrudescence du nombre de civils victimes d'engins explosifs ; la plus forte hausse connue depuis 2018, lorsque la menace des EEI est passée des zones du nord au centre plus densément peuplée.

« La prolifération, l'éparpillement des EEI/mines dans le centre ont également eu un impact fort sur l'accès des populations à leurs moyens d’existence, services sociaux de base humanitaire », a-t-il indiqué. Et lieutenant-colonel Adama Diarra d’expliquer que, courant cette période, le nombre de victimes civiles a presque doublé passant de 119 à 205. Cette augmentation, selon lui, semble en partie liée à l'intensification des poses d'EEI/mines ciblant les opérations militaires régulières en forte hausse dans le centre en 2022.

Aux dires d’Adama Diarra, les régions les plus touchées de notre pays par les attaques EEI demeurent les régions de Mopti et de Bandiagara avec 86% de la totalité des victimes civiles dans le pays. Au-delà des victimes directes, il a indiqué que les EEI constituent une entrave sérieuse à l'accès aux populations aux champs et aux zones de pâturage, aux marchés et aux services sociaux de base tels que l'éducation, la santé et l'eau. C'est pour cette raison que le lieutenant-colonel Adama Diarra dira que la participation de tous les acteurs sociaux, gouvernementaux et privés dont les femmes et les jeunes, devient une priorité à tous les niveaux de la lutte.

Face à ce fléau, il faudra mettre en place des mécanismes solides et coordonnés impliquant tous les acteurs pour une recherche de solutions durables afin de restaurer la paix et la quiétude au sein des populations, car le problème va au-delà du Mali et toute la région du sahel est concernée.

Ainsi, M. Diarra a souligné qu’il existe un réel besoin de mise en place d'une autorité nationale de lutte anti-mine pour assurer une coordination et une coopération locale, régionale et interétatique afin de contrer la dissémination des EEI.

Le Secrétaire général du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, Omar Sogoba, a salué cette initiative du Secrétariat permanent de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre et ses partenaires, notamment la Minusma. Cette initiative d’organiser cette journée, a-t-il assuré, démontre à suffisance que les institutions et les partenaires sont proches et se rapprochent toujours de la population.

Par ailleurs, depuis 2012, a-t-il expliqué, le Mali est confronté à une crise sécuritaire avec une prolifération sans précédent des engins explosifs improvisés dans les régions du Nord et du centre du pays avec une expansion vers les régions du sud ayant causé près de 1312 victimes civiles et militaires. Selon Omar Sogoba, les attaques par engins explosifs improvisés et autres formes d’activités criminelles constituent des obstacles de taille à la stabilité nationale, régionale, à la sécurité et à la croissance économique.

C’est pourquoi, il a souligné l’impérieuse nécessité d’apporter des réponses adéquates à ces actes criminels. Avant d’ajouter que la lutte contre les engins explosifs, la prévention et la prise en charge des victimes est avant tout la responsabilité de l’Etat.

Pour le représentant de la Minusma, l’organisation onusienne reste déterminée à soutenir les autorités maliennes dans la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre.

Source : Le Reporter par Diango COULIBALY

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