Katsina sous le choc : une mosquée transformée en scène de massacre
- malikunafoninet
- il y a 26 minutes
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« Nous avons prié à l’aube et soudain, les tirs ont éclaté. Des amis et des voisins sont tombés sous nos yeux. » Ces mots, prononcés par un témoin d’Unguwar Mantau, résument l’horreur vécue mardi matin dans l’État de Katsina, au nord-ouest du Nigeria. Une attaque armée a fait au moins 32 morts et plusieurs blessés dans une mosquée de la ville de Malumfashi, alors que les fidèles se rassemblaient pour la prière du matin.
Selon des habitants, des hommes armés, connus localement sous le nom de « bandits », ont fait irruption à l’aube, ouvrant le feu sans discrimination. Parmi les victimes figuraient plusieurs membres d’une milice locale d’autodéfense, récemment impliqués dans une embuscade contre ces mêmes groupes criminels. Cette riposte sanglante semble refléter un cycle de représailles qui exacerbe la violence dans la région.
Cette tragédie survient malgré les récents accords de paix conclus dans certaines zones de Katsina, destinés à calmer les tensions entre les populations et les groupes armés. Malumfashi, toutefois, n’était pas concernée par ces trêves, laissant la communauté vulnérable face à la violence persistante. Les experts locaux dénoncent la fragilité de ces arrangements : loin d’apporter une sécurité durable, ils offrent parfois aux gangs l’occasion de se regrouper et de frapper ailleurs.
Depuis plusieurs années, le nord-ouest et le centre du Nigeria subissent l’essor des « bandits », issus initialement de conflits entre éleveurs et agriculteurs pour l’accès aux terres et aux ressources hydriques. Ces rivalités ont évolué en véritables réseaux criminels, pratiquant le vol de bétail, les enlèvements contre rançon et le racket des paysans, exploitant les zones rurales où l’État peine à assurer la sécurité.
Pour les habitants, l’inquiétude devient quotidienne. « Nous ne pouvons plus dormir tranquillement dans nos villages », confie Aminu Ibrahim, représentant local. Les autorités promettent un renforcement des mesures sécuritaires, mais les communautés réclament des actions concrètes et durables afin de mettre fin à cette spirale de violence qui semble sans fin.
Cette attaque à Unguwar Mantau illustre tragiquement la vulnérabilité des populations rurales face à l’essor des milices criminelles et à l’absence de protection étatique. Elle souligne aussi l’urgence de repenser les stratégies de paix et de sécurité dans les régions les plus exposées du Nigeria.
Malikunafoni
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