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Joe Biden repart en croisade contre la théorie du ruissellement


Le Président sortant, qui entre en campagne pour un second mandat en 2024, entend se démarquer du camp républicain en se présentant du côté des ménages modestes et en réclamant une pression fiscale accrue sur les géants de Wall Street.

L’usine contre Wall Street : alors que le compte à rebours avant l’élection de 2024 mais aussi avant un possible défaut de paiement américain est bien lancé, Joe Biden veut une nouvelle fois se présenter mercredi comme le défenseur des travailleurs.

Le démocrate de 80 ans, qui a bien l’intention de se représenter, doit s’exprimer depuis un centre de formation syndical, pour créer le contraste avec Kevin McCarthy, patron des élus conservateurs à la Chambre des représentants.

Ce dernier avait choisi lundi de parler à Wall Street pour dénoncer la «folie» dépensière du camp démocrate et promettre de tailler dans les dépenses.

Joe Biden ira lui dans le Maryland, État voisin de Washington, à la rencontre d’apprentis se destinant à travailler dans la construction d’autoroutes, l’extraction minière et autres travaux publics.

Son argumentaire, déjà bien rodé, est le suivant: il faut accentuer la pression fiscale sur les riches et les multinationales, afin de financer de grands programmes de réindustrialisation, de transition énergétique et de protection sociale.

Impôts

Le démocrate entend donner l’exemple: il a publié mardi sa déclaration fiscale pour 2022 – ce que Donald Trump, rompant avec l’usage, refusait de faire. Joe Biden et son épouse Jill Biden, professeure d’université toujours en activité, ont gagné l’an dernier 579 514 dollars et payé au total 169 820 dollars en impôts

Le président américain entend, selon un responsable de la Maison-Blanche, rappeler que «la théorie du ruissellement ne fonctionne pas», en clair que soutenir les grandes fortunes et les grandes entreprises, notamment en allégeant leurs impôts, n’a pas pour effet automatiquement de profiter aux ménages modestes.

La rhétorique n’est pas nouvelle pour Joe Biden: lors d’un voyage en Irlande la semaine dernière, il a déjà lourdement insisté sur les origines modestes de sa famille et sur sa promesse de rendre aux travailleurs leur «dignité».

Mais cette fois, la bataille entre dans le dur, à cause du risque d’un défaut de paiement des États-Unis. Ce scénario catastrophe ne sera évité que si les démocrates de Joe Biden et les républicains de Kevin McCarthy trouvent un compromis sur les finances publiques.

Le Congrès américain doit régulièrement voter pour relever le plafond d’endettement autorisé, une procédure longtemps routinière, et unique parmi les pays riches, mais dont les conservateurs ont fait un champ de bataille politique.

Ce fameux «plafond» de 31 400 milliards de dollars a été atteint mi-janvier, et les États-Unis échappent jusqu’ici au défaut de paiement à coups de mesures temporaires.

Péril financier

Faute de compromis au Congrès, la première puissance économique mondiale pourrait se retrouver réellement incapable d’honorer ses échéances dès cet été, une situation inédite et porteuse de péril pour toute l’économie mondiale.

Mardi, Joe Biden avait déjà répliqué à Kevin McCarthy.

«Il n’a pas dit aux riches ou aux puissants de Wall Street qu’il était temps de payer leur juste montant d’impôts», a fustigé le président américain.

Le démocrate a aussi convoqué le souvenir de Ronald Reagan, l’un des anciens présidents préférés des électeurs républicains, qui selon lui avait «mis en garde de manière très directe contre la tentation de jouer avec la dette», et qui avait lui-même présidé à de nombreux relèvements de ce plafond.

«Les États-Unis ont une responsabilité spéciale, envers eux-mêmes et envers le monde, de remplir leurs obligations», avait par exemple dit en 1987 Ronald Reagan, qui était toutefois, par ailleurs, un partisan acharné de la rigueur budgétaire.

Le parti républicain d’aujourd’hui «n’est pas celui de nos parents. C’est tout autre chose», a encore dit Joe Biden.

Le président démocrate reproche régulièrement aux conservateurs d’être soumis à l’emprise de son prédécesseur Donald Trump, qu’il pourrait à nouveau affronter dans les urnes en 2024.

AFP

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