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Exploitation minière au Mali : Le pari du contenu local pour transformer les richesses en développement



Dans un pays où l’or et les minerais abondent, les populations vivant à proximité des sites miniers continuent de vivre dans la précarité. Avec l’adoption du nouveau Code minier et de la loi sur le contenu local en 2023, l’État malien entend inverser cette tendance. Désormais, l’enjeu est clair : faire des ressources du sous-sol un véritable levier pour les communautés et l’économie nationale.

 

« Le contenu local, ce n’est pas seulement une obligation légale, c’est un impératif de justice sociale et de développement durable », nous confie un responsable du ministère des Mines, rencontré lors d’une rencontre d’information avec les collectivités de la région de Kayes.

 

Sur le terrain, le constat est amer : infrastructures dégradées, chômage massif, tensions communautaires autour des sites d’orpaillage. Pourtant, les nouvelles réformes offrent une réelle opportunité. Le nouveau cadre législatif impose aux sociétés minières de prioriser les entreprises et les travailleurs maliens, les produits locaux et le développement des communautés hôtes.

 

La loi fixe des quotas clairs : jusqu’à 100 % des biens et services doivent être fournis par des entreprises maliennes pour certaines catégories, et au moins 50 % pour plus de la moitié des secteurs listés. Les sociétés doivent également justifier tout recours à des fournisseurs étrangers, en démontrant l’indisponibilité ou les coûts excessifs de l’offre locale.

 

Du côté des ressources humaines, les choses changent aussi. La proportion d’étrangers dans les effectifs doit chuter progressivement : maximum 10 % dans les trois premières années, puis 5 % après six ans. Même exigence sur la masse salariale : plafond de 30 % pour les expatriés au départ, abaissé à 20 % par la suite.

 

Enfin, le Code met l’accent sur le développement communautaire, durable et local : écoles, centres de santé, accès à l’eau, infrastructures routières doivent désormais figurer dans les plans des compagnies minières.

 

Pour les responsables locaux et les ONG sur le terrain, l’enjeu est de taille : suivre l’application effective de ces textes pour éviter que le « contenu local » ne reste un simple slogan. À condition d’une bonne gouvernance, cette réforme pourrait bien faire de l’or malien un moteur de prospérité partagée.

 

Par

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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