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Coopération militaire russo-malienne, Bamako résiste au chantage de Paris et ses suppôts


L’électrochoc a nécessité une mission d’urgence du ministre des Armées, Florence Parly, à Bamako pour signifier aux autorités maliennes que Barkhane ne quittera pas le sol malien pour faire place à d’autres partenaires.



Mardi 13 septembre 2021, les médias français ont fait haro sur une livraison de l’agence de presse anglaise « Reuters », relative à de probable conclusion d’un accord de service entre les autorités maliennes et une société privée russe de sécurité « Wagner ». Qu’ils ont qualifié à dessein de mercenaires et dont la mission consiste à former les militaires maliens et assurer la protection des autorités de Bamako. Une manière de dresser l’opinion publique malienne contre les tenants du pouvoir. Ces médias de propagande se sont permis d’avancer des chiffres relatifs émoluments des soi-disant mercenaires. Qui s’élève à 6 milliards de FCFA par mois et la mise à leur disposition de trois mines pour exploitation. Dès l’annonce de la nouvelle par Reuters et son amplification à dessein par les médias français, l’information a fait le tour de la planète Terre en quelques heures. Les auteurs de cette communication n’ont certainement pas réfléchi aux dividendes que le Mali peut tirer de cette mobilisation générale du monde. Qui met en lumière les actions subversives et déstabilisatrices que des pays qui se disent amis du Mali mèneraient dans l’ombre par l’alimentation de la rébellion du Mnla contre l’autorité centrale depuis près d’une décennie, à cause de notre riche sous-sol.

Le retour en force des Russes en Afrique en général et la reprise de la coopération militaire russo-malienne en particulier créent la trouille chez les Français et leurs alliés de l’Otan. La récente visite du ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, en Russie, sur invitation des autorités russes, pour prendre part à une compétition militaire aura sans nul doute été le facteur déclencheur de la panique au point que Paris et ses amis se lancent dans une campagne d’intox contre les autorités maliennes. Car, Bamako s’est retenue d’aborder cette question militaire hautement stratégique sur la place publique. Est-ce pour briser ce mur de silence des autorités maliennes, que Paris et ses soutiens de l’Otan ont soulevé cette tempête dans un verre d’eau pour être imprégné des informations liant Bamako et Moscou qui leur échappe ? Aucune piste n’est à écarter. Toutefois, il convient de rappeler que l’une des forces de Paris est sa capacité de nuisance en matière d’information et de communication. La stratégie utilisée est la distillation des fausses nouvelles pour collecter les vraies informations. Ce sont des informations sensationnelles visant à influencer l’opinion publique d’un pays dans le but de le remonter contre le pouvoir en place. Pris de panique et poussé sur la défensive, celui-ci lui court à Paris pour tenter de s’expliquer aux autorités françaises en leur livrant les vraies informations et ensuite, faire le pied de grue devant les médias de propagande pour démentir la rumeur. Si c’est un projet qui était défavorable aux intérêts de la France, il est abandonné au détriment de celui de la population du pays en question. Mais, cette fois-ci, le mécanisme n’a pas fonctionné. Parce qu’Assimi et son ministre de la Défense, Sadio Camara, en vrai militaire, ne se sont pas laissés influencer et l’opinion malienne, suffisamment abusée, n’a pas mordu à l’hameçon.


Sevrée d’information, rejetée par l’opinion publique malienne et humiliée devant ses pairs de l’Otan, la France d’Emmanuel Macron et ses ministres des Armées, Florence Parly et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sont totalement ébranlés. Leur incapacité à influencer les autorités maliennes a créé un électrochoc dont les ondulations dépassent largement les autorités françaises. Les retentissements ont non seulement ébranlé la commission de l’Union européenne à Bruxelles, mais tout l’épicentre du pouvoir capitaliste à Paris, Londres, Bruxelles et Washington. L’audace des colonels de Bamako et leur intelligence à déjouer les pièges diplomatiques étonnent. Emmanuel Macron et ses ministres sont de plus en plus agacés par le calme olympien du président de la Transition, Assimi Goïta qui fait du grand tsunami diplomatique un non-événement.

Malgré les agitations de Paris, qui dépêcha en catastrophe Florence Parly à Bamako, pour réaffirmer la détermination du gouvernement français à rester au Mali, Goïta et son ministre Sadio Camara restent droits dans leurs bottes. Alors qu’ailleurs en Afrique francophone ou même avec d’autres personnalités outre qu’Assimi Goïta, à la tête du Mali, l’on allait non seulement s’en presser de la recevoir en audience de travail, mais revenir sur la décision pour leur faire plaisir. Mais, c’était sous-estimer la volonté ferme du président Goïta à s’affranchir de la tutelle française. Une tutelle de plus en plus arriérée, encombrante et suffisamment rétrograde. C’est pour cette raison qu’il n’a pas même daigné la rencontrer, encore moins lui parler d’une quelconque décision concernant ce dossier. C’est pour cette raison que la rencontre au ministère de la Défense entre les deux délégations s’est déroulée dans un climat pas tropical. Ainsi, au sortir de la séance de travail, c’est seulement Florence Parly qui était seule à s’adresser à la presse. Pour sauver la face, elle a focalisé son intervention sur l’issue de la Transition, en particulier le retour rapide à l’ordre constitutionnel normal. Le vrai sujet à l’origine de son déplacement a été superbement ignoré. A la fin des travaux, elle a repris son avion pour retourner à Paris, comme elle était venue la veille en catimini.

A la lumière de ces événements, l’on peut sans risque de se tromper affirmer que le jeu favori de Paris en Afrique, à savoir le trafic d’influence et le chantage, n’a pas fonctionné. Dès lors, la panique monte d’un cran. D’où l’appel de gru du chef de la diplomatie de l’UE à la suite d’une sortie ratée de Jean-Yves Le Drian, à la faveur d’une conférence de presse, tenue à New-York. Le chef de la Diplomatie française avait laissé entendre des menaces voilées adressées aux autorités maliennes. Mais, ces intimidations ont été de nul effet sur Assimi et son gouvernement. Certains médias français ont affirmé que l’UE se montre hostile à toute possibilité de coopération entre le Mali et les Russes, qualifiés de mercenaires à dessein. Selon ces médias de propagande, l’opposition des Européens à cette coopération se justifie par les gros sous qu’ils ont investis au Mali durant cette crise, notamment la formation de nos militaires à travers l’Eutem. En conséquence, l’UE ne peut pas investir autant d’argent et laisser les Russes venir récolter les dividendes de cet effort gigantesque, notamment l’exploitation des ressources minières du Mali en échange des services rendus.

En réponse à ces supputations, le président Assimi Goïta, dans son adresse à la Nation à la veille de la fête d’Indépendance, a endossé les projets du gouvernement Choguel K. Maïga comme pour dire que le Mali n’a pas de leçon à recevoir d’un pays ou d’un groupement de pays, fut-il européen.


Affaire à suivre !


M. A. Diakité

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