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Abattoir frigorifique de Sabalibougou-Kourani : tensions autour du contrôle sanitaire des viandes

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« Depuis que je suis là, je n’ai jamais restitué de viande, à part trois foies sur les 47 indûment saisis par Belco Guindo », affirme Harouna Sangaré, administrateur provisoire de l’abattoir frigorifique de Sabalibougou-Kourani (AFS), en réponse à une dénonciation visant sa gestion.

 

Un climat tendu règne au sein de l’AFS, le seul abattoir de Bamako encore sous gestion directe de l’État. Une plainte, transmise à notre rédaction, accuse le directeur d’avoir restitué aux bouchers des viandes déclarées impropres à la consommation. Une violation grave, selon le vétérinaire plaignant, qui évoque la présence de tuberculose et de parasitoses sur les produits saisis dans la nuit du 17 mars 2025.

 

Harouna Sangaré, en poste depuis septembre 2024, réfute ces accusations. Il contre-attaque en dénonçant les pratiques du vétérinaire chef, Belco Guindo, qu’il accuse d’avoir instauré un climat de méfiance avec les bouchers. « Chaque fois qu’il saisissait une viande maigre, il la restituait contre 25 000 FCFA », affirme-t-il. Selon lui, l’affaire des 47 foies de bœuf en mars n’était qu’un épisode de plus : seuls trois étaient réellement impropres, et c’est uniquement ceux-là qui ont été retirés.

 

Le conflit s’est progressivement envenimé. Alertés, les syndicats de bouchers ont saisi la Direction nationale de la production et des industries animales (DNAPIA) ainsi que la Direction régionale des services vétérinaires (DRSV-DB), jusqu’à obtenir une audience auprès du ministre de l’Élevage. Conséquence : Belco Guindo a été relevé de ses fonctions à l’AFS.

 

Aujourd’hui, l’administration de l’abattoir affirme avoir rétabli un climat de travail apaisé. « Nous avons relevé le niveau d’abattage de 200 %, épongé des arriérés et sécurisé l’approvisionnement », soutient Sangaré, qui met en avant l’arrivée de nouveaux partenaires et une meilleure entente avec les acteurs du secteur.

 

Mais cette affaire rappelle l’importance cruciale de l’inspection sanitaire des viandes, fondement de la sécurité alimentaire, dans un contexte où la confiance entre vétérinaires, gestionnaires et bouchers reste fragile.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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