Travail, fraudes sociales, santé : ce qu’il fallait retenir de l’allocution d’Emmanuel Macron
Le président de la République a livré un discours lundi 17 avril, donnant rendez-vous dans 100 jours, le 14 juillet, pour un premier bilan.
Lundi 17 avril, Emmanuel Macron a fait une allocution à la télévision, quelques jours après la promulgation de la réforme des retraites. Un “nouveau pacte de la vie au travail”, des mesures contre “l’immigration illégale”, l’objectif d’un désengorgement des urgences d’ici fin 2024 et un premier bilan dans “100 jours” : voici les principaux points de ce discours.
“100 jours”
Le chef de l’Etat est brièvement revenu sur les tensions qu’a générée sa réforme contestée des retraites. Elle était “nécessaire”, a-t-il plaidé, tout en disant “regretter” qu’elle n’ait pas été “acceptée” et en assurant qu’il entendait la “colère” des Français, “cette revendication de justice sociale et de rénovation de notre vie démocratique”.
Pour tourner cette page, “nous avons devant nous 100 jours d’apaisement, d’unité, d’ambition et d’action au service de la France”, a-t-il fixé, donnant rendez-vous “le 14 juillet prochain” pour “faire un premier bilan”. Sur le plan politique, le président a évoqué la nécessité de “coalitions et alliances nouvelles”, mais sans en préciser les contours.
“Pacte de la vie au travail”
Parmi les “trois chantiers” énumérés lundi, il a annoncé vouloir “bâtir un nouveau pacte de la vie au travail”, assurant que “la porte sera(it) toujours ouverte aux syndicats”. “Ce nouveau pacte” sera “construit dans les semaines et les mois qui viennent par le dialogue social” entre organisations syndicales et patronales, a déclaré le chef de l’Etat. Les négociations porteront sur la nécessité “d’améliorer les revenus” salariés, “faire progresser les carrières”, “mieux partager les richesses”, “améliorer les conditions de travail”, “trouver des solutions à l’usure professionnelle” ou encore “aider à la reconversion”.
Immigration et délinquance
“Rénover l’ordre républicain et démocratique” : c’est le deuxième chantier esquissé par Emmanuel Macron. Il a promis de “renforcer le contrôle de l’immigration illégale”, tout en prévoyant “des annonces fortes dès le mois de mai” contre la délinquance et les fraudes sociales et fiscales. “L’Etat de droit est notre socle et il n’y a pas de liberté sans droit ni sans sanction envers ceux qui transgressent le droit des autres”, a-t-il affirmé.
Désengorger les urgences
Une partie du “troisième chantier” annoncé par le chef de l’Etat concerne le système de santé, qui sera “profondément rebâti”. “Depuis six ans, 11 millions de Françaises et de Français ont pu bénéficier du reste à charge zéro pour leurs lunettes, leurs appareils auditifs ou leurs prothèses dentaires, nous avons mis fin au numerus clausus et nous avons massivement investi dans notre hôpital”, a-t-il énuméré. Mais il faut des “résultats concrets à court terme”, a-t-il souligné, notamment en termes d’accès à un médecin traitant des patients atteints de maladies chroniques. “Et d’ici la fin de l’année prochaine, nous devrons avoir désengorgé tous nos services d’urgence”, a-t-il fixé comme objectif.
Ecole
L’Education nationale “doit renouer avec l’ambition d’être l’une des meilleures d’Europe”, a dit le président de la République. “Dès la rentrée, notre école va changer à vue d’oeil. Pour les enseignants qui seront mieux rémunérés, pour les élèves qui seront davantage accompagnés en français et en mathématiques, pour leurs devoirs, et pratiqueront plus de sport à l’école, pour les parents qui verront le remplacement systématique des enseignants absent”, a-t-il dit.
AFP
Le G7 jure de faire payer “le prix fort” aux pays aidant la Russie en Ukraine
Les chefs de la diplomatie du G7 ont mis sévèrement en garde mardi les pays qui fourniraient une assistance à la Russie en Ukraine, présentant aussi un front uni face à la Chine, dont ils ont condamné les “activités de militarisation” maritimes.
Réunis depuis dimanche à Karuizawa dans les Alpes japonaises, les ministres des Affaires étrangères des principaux pays industrialisés ont promis de faire payer “le prix fort” aux pays qui fourniraient une assistance à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.
Ils se sont aussi engagés à continuer à “intensifier” les sanctions contre la Russie et de redoubler d’efforts pour éviter leur contournement par des pays tiers.
Le communiqué final de leur réunion juge par ailleurs “inacceptables” la “rhétorique nucléaire irresponsable” de la Russie et sa menace de déployer des armes au Bélarus.
Les pays du G7 (France, Japon, Etats-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Royaume-Uni) ont également mis en garde Pékin contre ses ambitions militaires en mer de Chine méridionale et souligné leur position inchangée à l’égard de Taïwan, malgré les remous liés à de récents propos du président français Emmanuel Macron.
– Fermeté commune envers Pékin – Lors de sa visite en Chine début avril, le président français avait déclaré à des médias que l’Europe ne devait pas être prise dans “des crises qui ne seraient pas les (siennes)” en référence à Taïwan, ce qui avait irrité certains alliés de la France avant la réunion de Karuizawa.
“Il n’y a pas de changement dans les positions basiques des membres du G7 sur Taïwan”, assurent ainsi les diplomates en chef du groupe dans leur communiqué, estimant “indispensable” le maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan.
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna et ses homologues se sont efforcés, tout au long des deux jours de discussions au Japon, de minimiser leurs divergences, et leur déclaration commune adopte un langage ferme envers Pékin.
Leur texte évoque ainsi les “inquiétudes” du G7 concernant “l’expansion continue et accélérée de l’arsenal nucléaire de la Chine”, l’appelant à oeuvrer à “la stabilité par une plus grande transparence” sur ses armes nucléaires.
Sans citer Pékin, la déclaration commune s’engage à renforcer la coopération contre la “coercition économique”, consistant à restreindre le commerce ou les investissements extérieurs à des fins politiques.
L’avertissement contre le soutien à la Russie en Ukraine, sans mentionner la Chine, fait cependant lui-même écho aux mises en garde répétées par les responsables occidentaux à Pékin contre la fourniture d’armes à la Russie.
– Appel au cessez-le-feu au Soudan – Si les débats ont clairement été dominés par la guerre entre la Russie et l’Ukraine et les ambitions de la Chine en Asie-Pacifique, les ministres du G7 ont aussi abordé de nombreuses autres questions et crises politiques mondiales.
Ils ont ainsi enjoint à la Corée du Nord de “s’abstenir” de nouveaux essais nucléaires et tirs de missiles balistiques.
Ils ont aussi “condamné avec force” les combats qui ont éclaté depuis samedi au Soudan et appelé à leur “arrêt immédiat”, alors que ces affrontements entre l’armée régulière et une puissante force paramilitaire ont déjà fait près de 200 morts selon les Nations Unies.
Les ministres ont également exigé la levée “immédiate” de l’interdiction “inacceptable” faite aux femmes afghanes de travailler pour des ONG et l’ONU, promulguée ce mois-ci par le gouvernement taliban en Afghanistan.
Alors que les chefs d’Etat du G7 doivent se réunir en mai à Hiroshima, dont l’histoire est profondément marquée par la bombe atomique larguée par les Etats-Unis en 1945, le texte des diplomates accorde une large place à l’engagement du groupe à “renforcer les efforts de désarmement et de non-prolifération” pour “un monde plus sûr et plus stable”.
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida, lui-même élu de Hiroshima au Parlement, a ainsi déjà exprimé son souhait d’y débattre avec ses homologues de la possibilité “d’un monde sans armes nucléaires”. Cependant la déclaration de mardi contient peu d’éléments nouveaux en la matière, citant “l’environnement sécuritaire actuel difficile”.
Le communiqué du G7 appelle l’ensemble de la communauté internationale à la “transparence” sur les armes nucléaires, exhortant la Russie au respect du moratoire sur les essais nucléaires auquel elle a souscrit.
Source : AFP
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