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Tiani accuse l’Occident : « L’AES est devenue un modèle que certains veulent faire échouer »


« L’Alliance des États du Sahel est un exemple à enrayer pour les puissances occidentales », a lancé le président nigérien Abdourahamane Tiani lors d’un entretien exclusif accordé à la télévision nationale, ce 31 mai.

 

Dans un échange fleuve de près de quatre heures diffusé par la Radiotélévision du Niger (RTN), le chef de l’État a tenu des accusations lourdes contre plusieurs puissances étrangères, pointant du doigt la France, l’Union européenne et l’ancienne administration américaine comme les cerveaux d’un vaste complot visant à déstabiliser la Confédération AES (Mali, Burkina Faso, Niger).

 

D’après le général Tiani, des réunions secrètes impliquant pays occidentaux, gouvernements africains voisins (Bénin, Nigeria, Côte d’Ivoire) et groupes armés comme Boko Haram ou l’État islamique en Afrique de l’Ouest, auraient été tenues à Abuja et dans le bassin du lac Tchad. Objectif présumé : saboter les régimes sahéliens par l’armement, le financement et la logistique.

 

Le président nigérien accuse le Bénin d’avoir laissé s’installer des groupes armés dans le nord du pays, sous « inspiration française », et reproche au Nigeria d’avoir hébergé les forces françaises expulsées après le coup d’État de juillet 2023.

 

Autre révélation choc : l’implication supposée du Comité international de la Croix-Rouge, qui aurait servi de relais financier pour le soutien aux opérations clandestines, via des comptes nationaux répartis entre le Niger, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Nigeria.

 

Tiani évoque également l’existence de deux cellules françaises actives dans la région. L’une, dirigée par l’ex-sénateur Jean-Marie Bockel, viserait à maintenir la présence militaire française au Sahel. L’autre, baptisée « cellule Sahel de l’Élysée », serait chapeautée par le diplomate Jérémie Robert et dotée de ressources financières « illimitées » pour entraver l’essor de l’AES.

 

Ces déclarations surviennent dans un contexte de fortes tensions géopolitiques entre les États sahéliens et leurs anciens partenaires occidentaux. Depuis leur retrait de la CEDEAO en janvier 2024, les trois pays de l’AES entendent rompre avec les influences étrangères au profit d’un modèle souverainiste de coopération régionale.

 

Par

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

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