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Relecture de la Charte des partis politiques : Le faussé s’élargit davantage entre l’ex PM Choguel K. Maïga et son ex patron, le PT Assimi Goïta

Dans un communiqué, publié le vendredi dernier, le Mouvement du 5-juin (M5-RFP), tendance Choguel K. Maïga, à l’issue d’une réunion sur la relecture de la Charte des partis politiques, ont fait des propositions sur les nouvelles concertations dont les phases régionales se sont achevées le jeudi 17 avril.

 

Plus besoin de faire de l’alchimie pour savoir que rien ne va plus entre l’ex Premier ministre, Choguel K. Maïga et le président la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, son ancien patron. Selon des sources dignes de foi, le climat de méfiance s’est installé entre les deux hommes, au retour du premier de sa mission historique à New-York en septembre 2021. C’était à la faveur de 76ème Session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. On se rappelle, qu’à cette occasion, Choguel K. Maïga a prononcé un discours musclé, dans lequel il a dénoncé l’attitude de la France à l’égard de notre pays en ces termes : «… La France nous a abandonné en plein vol… », une expression, qui lui a valu, un rayonnement national et international. La dividende politique récoltée par le Premier ministre, Choguel K. Maïga au Mali et ailleurs de cette prise de position internationale contre la France aurait provoqué un sentiment de peur dans le milieu politique à Bamako. Certains proches du Premier ministre ne cacheraient plus leur ambition présidentielle pour lui. Quand bien même que l’élection présidentielle n’était pas à l’ordre du jour. C’est dans cette ambiance que sont apparues les prémisses d’une nouvelle scission au sein du regroupement politique, qu’il dirige.

Des voix commencèrent à murmurer la candidature du Président de la Transition Assimi Goïta, comme le porte étendard du regroupement. Ces personnes sortent finalement du bois en organisant un point de presse à la Maison de presse, pour réclamer la candidature du président Assimi Goïta. Mais, à leur grand étonnement, le compte-rendu de leur sortie médiatique a fait l’objet de censure au niveau des médias publics. Qui était derrière le blocage, jusqu’ici la question reste sans réponse.

La lutte interne entre partisan et opposant au président du Comité stratégique, Choguel K. Maïga, a été poussé à l’affrontement entre les deux camps au siège du Comité stratégique à Badalabougou. Après la bisbille, ce qui devrait arriver, arriva. Une nouvelle frange, sous la direction de l’imam Oumarou Diarra, qui le navire géré par le 1er vice – président du Comité stratégique par intérim, Bouba Karamoko Traoré. L’imam et ses camarades, notamment Jeamil Bittar, Me Mountaga Tall, pour ne citer que ces ténors de la vie politique malienne, revendiquent la nouvelle direction du Comité stratégique. Depuis le feu couvait entre d’un côté entre les membres de la famille M5-RFP et de l’autre côté entre les proches du président Assimi Goïta, et le Premier ministre Choguel K. Maïga et les proches du président Assimi Goïta. Ceux-ci ne cachaient plus leur méfiance vis-à-vis du Premier ministre. Ils lui reprochent son dessein présidentiel avant l’heure. La guéguerre a abouti à son discours de rupture devant le meeting de clarification, qu’il a fait organiser par ses partisans au Centre international de conférences de Bamako (CICB), le samedi 16 novembre 2024. Dans un long discours, l’ex Premier ministre a dépeint son rapport tendu avec son employeur et son entourage, il a dénoncé, ce qu’il a qualifié de gestion opaque des affaires publiques. Selon lui, le décret sur la durée de la Transition (Décret N°2022-0335/PT-RM du 06 juin 2022), qu’il a signé avec le Président de la Transition avait prévu une date censée mettre fin à la Transition. C’était en principe, le 26 mars 2024. Mais, celle-ci a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du Gouvernement. La suite est connue de tous. « …Aujourd’hui encore, il n’existe aucun débat sur la question, le Premier ministre est réduit à se contenter des rumeurs de la presse ou à une interprétation hasardeuse des faits et gestes du Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Le Gouvernement n’a aucune information sur le programme ni le plan d’actions de l’AIGE (Autorité Indépendante de Gestion des Elections) ; or la création et la mise en place de cet organe fait partie des exigences majeures du peuple malien pour la réalisation du Mali nouveau, le Mali Kura… » avait-il martelé.

Choguel K. Maïga de poursuivre : « …La mise en place de l’AIGE a contourné toutes les procédures normatives dans le fonctionnement d’une équipe dirigeante. Il est même étonnant que ce soit les tenants de l’ancien régime et nouveaux soutiens de la Transition qui manifestent leur satisfaction à son adoption. Il s’agit-là d’un ensemble de faisceaux qui poussent les citoyens à penser et imaginer toutes sortes de scénarios, à se lancer dans toutes sortes de conjectures sur la fin de la Transition. Aujourd’hui, il est temps que le peuple malien sache à quoi s’en tenir. Tout se passe dans l’opacité totale, à l’insu du Premier ministre, j’ai le courage et l’honnêteté intellectuelle de le reconnaître tout en le déplorant vivement. Ce n’est nullement à ma personne qu’un préjudice se trouve porté. Après tout, je ne suis que l’humble serviteur d’une cause que je considère comme sacrée : la promotion d’un Mali nouveau, du Mali Kura, débarrassé des anciennes pratiques… » avait-il déploré.

Cette sortie musclée fut donc la dernière sortie publique pour lui. Car dès le lundi, des consignes ont été données aux médias publics de ne plus couvrir les activités de la Primature. Pendant ce temps, des meetings et des marches ont été organisés à travers le pays pour réclamer son départ de la Primature. Ce qui fut le cas, le mercredi 20 novembre 2024. Il fut remplacé par le désormais ex-ministre d’état, ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, le général de division Abdoulaye Maïga.

De cette date à ce jour, l’occasion ne manque pour ajoute à la discorde de nouveau feuilleton. Dernièrement, c’était une prise de parole publique pour faire le bilan du M5-RFP au gouvernement. A cet effet, il a remué le couteau dans la plaie, tout en essayant de caresser l’institution militaire dans le sens du poil. Cette fois, c’est le communiqué lu par l’ancien ministre de la Refondation, Ibahim Ikassa Maïga, à la fin d’une réunion du Comité stratégique tendance, dirigée par son intérimaire, Boubacar Karamoko Traoré. Celui-ci dit en substance, qu’« … au moment où l’armée malienne fait face à d’énormes défis, le M5-RFP juge « inopportun », ce moment pour des consultations pouvant créer les conditions de tensions sociopolitiques dans le pays… » Aussi demande aux autorités de la Transition, au nom du M5-RFP, de s’en tenir scrupuleusement aux Recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR), déjà actées dans la nouvelle Constitution.

Selon le M5-RFP, a-t-il ajouté, toute concertation sur le statut des partis politiques doit avoir comme objet de « proposer les modalités d’opérationnalisation des dispositions constitutionnelles en la matière », conformément aux recommandations de l’ANR.

Pour le M5 RFP, les nouvelles concertations doivent porter exclusivement sur la réduction du nombre de partis politiques avec des conditions restrictives de création et de financement ; la relecture de la Charte des partis politiques, avec une réaffirmation du statut de chef de file de l’opposition ; l’interdiction du nomadisme politique des élus.

Déjà, estime le mouvement, les recommandations issues des nouvelles concertations (régionales) sortent des assises et du respect de la Constitution. Le M5-RFP déclare ne pas vouloir « s’associer à aucune dénaturation des résolutions de principe suffisamment claires de l’ANR ». Ces nouvelles concertations, selon le communiqué du M5-RFP, « ont tout l’air de tentatives de reprise desdites ANR».

Dans cette atmosphère visiblement tendue, que nous réserve l’avenir ? C’est la question taraude les esprits avisés.

Affaire à suivre donc

Par Adama DAO (Le Tjikan)


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