PMU Mali : +9 milliards d'impôts et taxés payés à l'Etat en 2021 contre 3,5 milliards en 2020
« … Plus de 9 milliards de Fcfa, versé au Trésor public au titre de taxes et impôts en 2021 contre 3,5 milliards en 2020 et plus de 3,6 milliards de Fcfa payé à l'état au titre de dividendes en 2021 contre 1,2 milliards en Fcfa en 2020… » dixit le DG Fassery Doumbia dans un entretien exclusif qu’il nous a accordé dans son Bureau
Le gestionnaire et auditeur professionnel d’une trentaine d'expériences dans son dos, n’a pas attendu une éternité pour convaincre ses autorités sur sa capacité à redresser la gestion comptable, financière, du PMU-Mali pour atteindre les résultats annoncés dans le titre. Pour le savoir, Fassery Doumbia nous accordé une interview exclusive dans une ambiance assez décontractée dans son Bureau pour nous livrer son sentiment sur la structure qu’il dirige depuis bientôt un an. PMU-Mali, une société anonyme d'économie mixte. C'est une société qui est aujourd'hui bénéficiaire mais, c'est aussi une société qui doit améliorer ses performances. Le PMU-Mali est un grand pourvoyeur des ressources pour l'Etat conformément à ses textes de création et conformément aux textes de la République. A ce titre PMU-Mali verse beaucoup d’argents au Trésor public. Mais il faut dire que PMU-Mali est une société aujourd'hui dont on doit penser à améliorer les performances sur plusieurs plans.
Malikunafoni : vous venez d'évoquer que pmu Mali est un pourvoyeur de ressource pour l'état, aujourd'hui, à combien peut-on estimé l'apport de pmu Mali en termes de recette et d'activités économiques au Mali
DG : je pense que ces statistiques sont certainement au niveau du trésor où de l'INSAT. Mais ce que je peux dire sur la base de nos chiffres, c'est qu'en 2021 par exemple, au titre des taxes versées au trésor, on est à 9 milliards contre 3,5 milliards en 2020. L'État étant actionnaire principal de pmu et comme la société a été bénéficiaire en 2021, donc on a payé à l'état des dividendes de 3,6 milliards contre 1,2 milliards en 2020. Donc ça c'est de façon directe les paiements qui ont été faites à l'État, mais la place de pmu dans l'économie est très importante, parce que dans les missions de pmu, il ne faut pas l'oublier, on doit participer à la résorption du chômage, donc à ce titre et par rapport à toutes les ouvertures de points de courses en direct, on procède à des recrutements en fonction de nos besoins. Il y a également toutes ces activités avec les différents opérateurs économiques de la place, toutes ces activités par rapport aux ventes des programmes, il y a toutes ces activités des revendeurs de tickets avec leurs aides, donc y'a quand même tout une panoplie d'activité économique qui font que pmu plus que jamais au cœur des activités économiques au Mali.
Sur le plan social, il y a des sponsorings même si de plus en plus nous sommes en train de mieux recadrer ces activités de sponsoring parce que mieux vaut réfléchir à des activités grandioses, mieux vaut réfléchir à des actions qui peuvent être à la portée de plus grand nombre des maliens, plutôt que de sponsoriser une centaine d'activités sportives où culturelle.
Malikunafoni : Monsieur le DG vous venez de boucler un Conseil d'Administration à l'issue duquel l'administrateur était très souriant pourriez-vous nous dire pourquoi ?
DG : je pense que la première zone de satisfaction des administrateurs c'est le résultat net après impôt, qui se chiffre à plus de 6,4 milliards de FCFA contre 2,4 milliards FCFA en 2020, soit un accroissement de 4 milliards de FCFA. Ce qui fait que naturellement l'Etat étant l'actionnaire principal va bénéficier de dividendes très importants. Les autres actionnaires, de l'ordre de 25%, auront le sourire à lèvre. Et pour cause, en 2020 l'action était rémunérée à 5000 FCFA, mais cette année elles sont rémunérées à près de 72 000 FCFA, naturellement il y aura une très grande satisfaction.
Au-delà des résultats, nous avons également présenté des éléments qui doivent permettre de mieux gérer l'avenir, donc nous avons partagé des perspectives avec les administrateurs.
Au niveau des perspectives, nous avons parlé d'une meilleure structuration de PMU-Mali, parce que c'est une structure qui est là depuis près de 28 ans et les structures changent beaucoup et donc nous avons proposé aux administrateurs qu'il y ait une structure assez pérenne en essayant de recentrer certaines directions en fonction des besoins de PMU-Mali.
Par exemple la Direction des affaires juridiques qui n'a qu'un seul département a été rattachée au niveau de la Direction des ressources humaines. On avait également une Direction commerciale et une Direction de l'exploitation, les appellations ont changés simplement parce que chacune des deux entités gérait un produit phare. Ce qui fait une charge assez élevée et ça crée également des incohérences dans les méthodes de gestion, c'est pourquoi nous avons recentré ces deux directions.
Nous avons pensé également que c'était nécessaire d'avoir deux adjoints, un en charge des opérations et l'autre qui relève de la gestion technique. A ce sujet il faut dire que c'est une politique de délégation de nos pouvoirs qui ne va pas sans la supervision de ces deux adjoints. Mais au moins quand on donne assez d'autorité à ces adjoints ça les permettent à leur tour de mieux superviser des directeurs qui relève d'eux et dans tous les cas l'information sera remontée au DG à travers des réunions périodiques, à travers des comptes comptes-rendus très périodiques et très réguliers avec ces adjoints.
Malikunafoni : Ces innovations ont eu l'adhésion des administrateurs ?
DG : Tout à fait, les administrateurs ont beaucoup apprécié ces innovations parce que nous n’avons rien inventé quand on prend l'exemple sur beaucoup de structure de la place surtout les banques, elles ont tous au moins deux adjoints. Donc c'est avec des arguments que nous avons pu convaincre les administrateurs que le DG que, je suis, accepte de déléguer mon pouvoir à deux personnes. Ça signifie plutôt qu'on est dans le sens d'une meilleure déconcentration.
En parlant toujours des perspectives nous avons suggéré la création d'une Autorité de Régulation du Secteur des Jeux au Mali. C'est une autorité qui sera même au-dessus du Pmu, parce qu'elle sera chargée de veiller au respect des règles dans le secteur des jeux et à combattre ceux qui pratiquent les jeux illicites et qui va veiller à ce qu'on respecte toutes les politiques en matière de jeu responsable.
Nous avons également dans les perspectives demander de réfléchir à la création d'une Fondation PMU qui va nous permettre de mieux gérer les œuvres sociales, culturelles et sportives. C'est une fondation qui aura un œil sur le personnel de pmu Mali. Nous avons également prévu d'accroître la digitalisation. Quand on prend aujourd'hui le secteur des jeux, il n'y a vraiment pas de comparaison possible entre ceux qui se fait en « Oneline » et ceux qui se fait sur terrain physique. Mais comme nous avons pour mission aussi de résorber le chômage, on ne saurait aller à une digitalisation "sauvage ". Il s’agit donc d’aller à une digitalisation bien réfléchie. Dans ce cas la digitalisation doit être accompagnée par des mesures pour réussir le mariage intelligent entre le changement et la prise en compte des missions sociales du PMU-Mali.
Malikunafoni : La création d'une autorité de régulation est un changement majeur dans la politique du Jeux au Mali. Cependant, la loi attribue à PMU-Mali le monopole d'organisation des jeux au Mali au Mali. Avec cette innovation, comment allez- vous procéder ?
DG : Effectivement, le PMU-Mali combine sa mission d'Autorité de Régulation en même temps que sa fonction d’organisateur des jeux. Ce qui fait que nos efforts se dispersent. Dans ce cas, nous pouvons assurer efficacement notre rôle de veille. Car, nous ne pouvons pas avoir un œil sur tout. Une structure indépendante dédiée à la mission de contrôle et de régulation du secteur est plus que nécessaire. Celle-ci pourra mieux réfléchir sur l'amélioration de la réglementation du secteur du Jeu au Mali. Elle pourra veiller sur le respect de la réglementation, sur le fonctionnement correct de toutes les structures y compris PMU-Mali, lui-même. Qui ont des obligations vis à vis de l'État. AU regard de l’immensité de la tâche, nous ne pouvons pas assurer cette police et gérer convenablement notre mission. Il y aura forcément quelque part une insuffisance dans un domaine particulier. Donc aujourd'hui nous pensons qu'il y a une insuffisance par rapport au contrôle et au suivi de ces sociétés partenaires.
Malikunafoni : vous avez aussi exprimer la joie de vos actionnaires, quand n'est-il de vous partenaires, telle que les revendeurs, les collaborateurs et bien d'autres ?
DG : Quand je prends le personnel permanent au cours de cette période écoulée, le personnel permanent a bénéficié de 10% d'augmentation sur leur salaire et la revalorisation de leur dotation en carburant. Il y a également un projet pour une citée PMU-Mali, qui est en train de prendre forme de plus en plus. C’est une cité de 100 villas. Donc, à mon avis, ce sont les travailleurs eux-mêmes qui peuvent exprimer leurs états de satisfaction, mais nous pensons qu'il y a eu un clin œil en faveur du personnel permanent. Quant au personnel intérimaire, un personnel mis en disposition, il a également bénéficié d’une amélioration dans leur condition de vie et de travail. Ils sont passé de statut de Contrat à durée déterminée (CDD) à celui de la durée indéterminée (CDI). Ils ont également bénéficié de la valorisation de leur taux de vacations qui est passé à 7500 et entraîne une augmentation mensuelle d'environ 20 000 Fcfa. Nous avons même pensé à une allocation en termes de Prîmes de l'ordre de 17 500 Fcfa pour les guichetiers et donc nous pensons qu'à ce niveau également, il y a eu des avancées.
En ce qui concerne les revendeurs, il faut dire que, l'accroissement du chiffre d'affaires a entraîné chez les revendeurs une amélioration de leur ristourne de 30% et mieux le ministre de l'économie et des finances vient de signer un arrêté par lequel le taux de ristourne passe de 4,5 à 6%. Donc il y a quand même une avancée notable également à ce niveau.
Quant aux parieurs, il suffit de voir l'accroissement du chiffre d'affaires, vous verrez que c'est dû au fait que de plus en plus les parieurs ont des gains très importants, à ce niveau également nous pensons qu'il y a eu une très grande amélioration.
Malikunafoni : Une entreprise n’est pas que bénéfice, il y a aussi des difficultés à gérer. Est-ce qu’on peut savoir les défis auxquels vous faites face ?
DG : Le plus gros défis, c’est celui de l’Autonomisation par rapport à certains outils. Aujourd’hui, PMU n’a pas sa propre plateforme. Ce qui constitue un défi majeur. Mais, disposer de sa plateforme n’est une tâche aisée. Cela nécessite un travail ardu et de longue haleine, malgré que l’autonomisation constitue un impératif majeur pour PMU-Mali en termes de Plateforme propre à nous-même. En outre les outils qui vont avec la Plateforme sont aussi une préoccupation majeure. En tout cas à moins termes, il est impératif pour PMU-Mali de disposer de ses propres moyens de travail, comme les TPE par exemple. Qui permettent l’enregistrement des jeux. Au-delà de cela les autres difficultés qu’on peut évoquer sont relatives aux problèmes d’intrants, telles les bobines, l’impression de certains documents importants à l’organisation du jeu.
Mais, vous savez, il y a un circuit économique qui gravite autour de PMU. Ce qui fait même quand on veut souvent tout embrasser, on risque quelque part d’effrayer quelque peu le secteur privé. Donc, il y a des réflexions en cours pour qu’il y ait un équilibre entre les différents intérêts. Il s’agit de faire en sorte que les coûts des intrants soient les plus faibles possibles, de manière à ce que la masse à partager soit la plus importante possible sans compromettre certes les intérêts du privé mais tout en préservant aussi ceux : du PMU-Mali, des parieurs, des revendeurs et tous ceux qui sont dans la chaine de production des biens et services de la filière jeu au Mali. Il s’agit de faire une déduction intelligente des charges dans le chiffre d’affaires de sorte que la masse à partager bénéficie à tous les intervenants de façon équitable. C’est un défi énorme auquel nous sommes appelés à y faire au quotidien. Pour réussir, nous sommes obligés de jouer sur deux leviers. Le premier est relatif à l’accroissement des chiffres d’affaires pour que la masse à partager profite à tous les intervenants de la filière. Le deuxième consiste à maintenir le cap dans la maitrise des charges pour minimiser le coût d’exploitation dans une proportion profitable à tout le monde.
Malikunafoni : Au terme de cet entretien, y a-t-il des points auxquels nous n’avons pas touché ?
DG : le point qu’on n’a pas touché et qui est très important à évoquer est l’environnement de contrôle. Car, dans la gestion d’une structure comme PMU-Mali, il est très important de travail dans une atmosphère assez calme dénuée de toute pression des Autorités. C’est très important de le dire. Et, on peut se réjouir, que nous n’avons aucune influence de quelle qu’autorité que ce soit par rapport à nos prises de décision. Nous sommes totalement responsables de nos actes, totalement responsable de nos résultats. Quant on n’a pas de pression politique ou de pression administrative, ça veut dire que ce sont les règles de gestion pire qui prévalent. Et moi je pense que c’est un élément extrêmement important pas seulement dans la gestion de PMU-Mali, mais dans la gestion de n’importe quelle société d’économie mixte. En plus de cela, ce qu’il faut dire est que la gestion de PMU-Mali, sans être complexe, n’est pas non un cours d’eau tranquille. Sa gestion exige beaucoup d’engagements, c’est pour cette raison que tout en rendant hommage à mes collaborateurs, à tous ces revendeurs et revendeuses, à l’ensemble du personnel, je voudrais cas même les convier encore à serrer davantage la ceinture pour qu’on puisse aller à un meilleur résultat en 2022 et par-delà, que PMU-Mali soit également un exemple pour beaucoup de sociétés d’économie mixte.
Entretien réalisé par la rédaction
NB, Fassery Doumbia est diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration option gestion et audit. En termes d’expérience professionnelle, il a une compétence en coordination des Projets avec une solide expérience en cabinet ministériel, avant d’être nommé Directeur général de PMU-Mali.
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