« Pacte colonial » : une série malienne qui bouscule les mémoires et interroge l’avenir du Sahel
- malikunafoninet
- 23 août
- 2 min de lecture

« Le cinéma peut être une arme pacifique pour éveiller les consciences », a lancé le réalisateur Boubacar Sidibé lors de la présentation de sa nouvelle série télévisée Pacte colonial, dévoilée le vendredi 22 août 2025 au Centre international de conférences de Bamako (CICB).
L’évènement, qui a rassemblé diplomates, parlementaires et figures du monde culturel, s’est tenu sous la présidence du ministre de la Culture, Mamou Daffé. Étaient également présents l’ambassadrice du Burkina Faso au Mali, Mme Julienne Sanon Dembélé, ainsi que des représentants du Niger, signe de l’ancrage régional du projet.
Conçue en bamanan, moré et haoussa – langues parlées dans les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) –, la série se veut plus qu’un divertissement. Elle explore les héritages coloniaux, dénonce les mécanismes de domination encore actifs et alerte sur la désinformation qui fragilise la souveraineté des États africains. « Pacte colonial n’est pas seulement une fiction, c’est un outil de sensibilisation et de mobilisation », a expliqué Sidibé, également membre du Conseil national de Transition.
Soutenue par le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme et réalisée en partenariat avec la Maison fédérale du cinéma et de l’audiovisuel du Mali, la série illustre la volonté des créateurs maliens de s’approprier l’écran comme un espace de débat politique et historique.
Pour Mamou Daffé, ce projet s’inscrit dans la dynamique impulsée par les chefs d’État de l’AES, qui plaident pour une reconquête de l’imaginaire et de la mémoire collective : « Cette œuvre est une contribution concrète au combat culturel que mènent nos nations pour affirmer leur souveraineté. »
Au-delà du message politique, Pacte colonial marque une étape importante dans la relance de l’industrie audiovisuelle malienne. En choisissant de produire une série ancrée dans les réalités sahéliennes et tournée dans les langues locales, Boubacar Sidibé et son équipe ouvrent la voie à une création qui parle directement aux peuples, sans filtre.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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