Mali : Un calendrier électoral flou qui inquiète

« Nous ne ménagerons aucun effort pour éviter une crise électorale », a déclaré le Premier ministre Abdoulaye Maïga devant le Conseil national de Transition (CNT), le 19 mai 2025. Une déclaration qui, au lieu de rassurer, confirme un report des élections à une date encore inconnue.

Adopté à l’unanimité par les membres du CNT, le Plan d’action gouvernemental (PAG) entérine un report prolongé du scrutin. L’exécutif justifie ce glissement par la nécessité de créer des conditions propices à des élections « transparentes et apaisées ». Sécurité fragile, contraintes logistiques, retards dans les réformes électorales et divisions politiques seraient autant de raisons invoquées.

Mais sur le terrain, la lassitude gagne. Nombre de citoyens s’interrogent sur la sincérité du processus. « Ce report répété mine la confiance dans la transition », m’a confié un analyste politique rencontré à Bamako. Certains y voient une démocratie suspendue, d’autres redoutent une transition qui s’installe durablement.

Les acteurs politiques et de la société civile réclament désormais un calendrier clair, des garanties concrètes et une volonté ferme de respecter les engagements démocratiques. Car à défaut d’élections crédibles dans un délai raisonnable, le pays court le risque d’une crise institutionnelle encore plus profonde.

Ce qui devait être un simple réajustement électoral ressemble désormais à une impasse politique.

Par

Oura KANTÉ

Malikunafoni