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Magistrature : Le juge et le devoir de réserve


Le devoir de réserve désigne l'obligation faite à tout agent public de faire preuve de réserve et de retenue dans l'expression écrite et orale de ses opinions personnelles. L'obligation de réserve n’est pas conçue comme une interdiction d'exercer les droits élémentaires du citoyen : liberté d'opinion et d’expression.

L'obligation de réserve s'applique pendant et en dehors du temps de travail. Le non-respect de l'obligation de réserve peut justifier qu'une procédure disciplinaire soit engagée à votre encontre. L'obligation est particulièrement forte pour certaines catégories d'agents publics militaires ou magistrats par exemple. Ce qui nous préoccupe compte tenu de l'actualité du magistrat en fonction. Le magistrat jouit, comme tous citoyens, de la liberté d'expression. Dans l'exercice de ce droit, il doit néanmoins faire preuve de réserves et toujours se conduire de manière à préserver la dignité de leur charge, de même que l'impartialité et l'indépendance de la magistrature.

La magistrature est un corps composé de juges

Le terme juge désigne la personne investie de dire le droit à l'occasion des litiges qui lui sont soumis. La neutralité du juge constitue la traduction pratique du principe d'impartialité. Ainsi les opinions personnelles des juges ne doivent pas interférer avec cette obligation d'impartialité. Alors, que la Justice, elle-même, s'engage dans une voie qui l'honore et qui ne fragilise pas la Magistrature qui est bien le dernier rempart, l'espoir du peuple en cette période de transition et de refondation.

Il y a eu subitement trop de relâchement et pour des considérations d'ordre personnel que pour l'intérêt général du corps. Dans cette affaire de sortie médiatique et sans intérêt pour ce corps d'élite, je profite d'apaiser les cœurs et demander aux collègues de mettre balle à terre magistralement. On s'est octroyé trop de liberté par rapport à l'éthique et la déontologie du corps et en violation flagrante de notre statut.

La déontologie fixe la limite entre ce qui est tolérable et ce qui est intolérable. Une dérogation à la déontologie est susceptible d'entraîner des sanctions contrairement à l'éthique qui fait appel à l'adhésion des personnes aux valeurs plutôt qu'à l'observance des devoirs. Le statut de la magistrature évoque en outre des obligations plus générales telles que la dignité, la délicatesse à savoir le respect et l'attention portés à autrui ou l'honneur qui s'imposent aux magistrats, tant dans leur vie professionnelle que personnelle. Le Conseil Supérieur de la magistrature est chargé de veiller sur la gestion de la carrière des magistrats, de donner son avis sur toutes questions relatives à l'indépendance du pouvoir judiciaire et de statuer comme conseil de discipline. Loi organique n°03-033/ du 07 octobre 2003.

Il est temps que l'hémorragie s'arrête en préservant l'unité du corps et en respectant la dignité et la loyauté des uns et des autres. Par la force des choses, nous devons être en un mot un magistrat digne et loyal rappelé à la réalité que nous sommes accessibles à la sanction quand nous enfreignons les textes, répondre à l'invitation ou la convocation de l'inspection des services judiciaires, comme n'importe quel autre justiciable. Cela ne devrait souffrir d'aucune complaisance. Il y va de la crédibilité de l'institution et de la perception que se fera d'elle le justiciable.

Nous ne sommes pas des super hommes, ni au dessus de la loi, notre rôle légendaire est d'appliquer cette loi, qui vient du peuple à travers ses représentants au sein de l'hémicycle ou le parlement. Ce sont là des questions taboues qu'il faut bien se résoudre à aborder eu égard à la tournure que prennent les événements qu'il faut circonscrire pendant qu'on le peut encore.

C'est ahurissant ! Nous piétinons allègrement nos propres règles, ce qui est grave et inacceptable, comment nos concitoyens peuvent-ils se convaincre que nous distribuons la justice convenablement ; nous contribuons à enlever à la chose judiciaire le "mystère " qui la caractérise et, donc, à l'installer dans l'arène de la "banalité" comme n'importe quelle autre chose ordinaire, qu'elle n'est pas assurément.

Qu'Allah nous inspire le meilleur, et sauve l'institution judiciaire de la dérive à laquelle nous assistons allégrement et magistralement. Le métier de magistrat est une fonction noble qui mérite respect et considération et la robe noire représente la garantie, la confiance et la sagesse pour les justiciables.

Source : Le Reporter par *Moussa Drissa GUINDO

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