Le ministre Alousséni Sanou face aux membres du CNT : «Il y a un resserrement du financement de notre économie. Et les bailleurs de fonds ne nous accompagnent pas»
- malikunafoninet
- 3 juil. 2024
- 4 min de lecture
Les membres du Conseil National de la Transition (CNT) ont adopté à l’unanimité avec 132 voix pour, 0 contre et 0 abstention le projet de loi portant modification de la loi n°2023-060 du 22 décembre 2023 portant loi des finances pour l’exercice 2024. C’était sous la présidence du président du CNT, Colonel Malick Diaw. En défendant le texte, le ministre de l’économie et des finances a dit : « Actuellement, il y a un resserrement très important du financement de notre économie. Et les bailleurs de fonds ne nous accompagnent pas ».
Ce projet de loi adopté a été initié par le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, qui l’a également défendu devant les membres du CNT. Selon lui, il est motivé par la prise en charge des dépenses liées aux opérations de sécurisation du territoire et le renforcement de l’enveloppe budgétaire affectée à la subvention d’exploitation de l’EDM-SA.
En effet, avec cette loi des finances rectifiée, les prévisions de crédits de paiement du budget général ont été évaluées à 2 948 270 milliards de Fcfa. Les dépenses ordinaires rectifiées s’élèvent à 2.323.248 milliards contre 2.247.125 milliards de Fcfa dans la loi de finances initiale, soit une augmentation nette de 76.123 milliards de Fcfa.
Quant aux dépenses prévisionnelles rectifiées des biens et services, ils s’élèvent à 566 799 milliards de Fcfa contre 525 754 milliards de Fcfa dans la loi de finances initiale, soit une augmentation de 41 045 milliards de Fcfa. Les dépenses prévisionnelles rectifiées au titre des transferts et subventions se chiffrent à 465 359 milliards contre 430 281 milliards dans la loi de finances initiale 2024, soit une hausse de 35 078 milliards de Fcfa. Dans la loi de finances rectificative 2024, les prévisions des dépenses en capital en crédits de paiements s’élèvent à 625 023 milliards contre un montant de 701 146 milliards dans la loi de finances initiale, soit une baisse de 76 123 milliards de Fcfa.
Au niveau de l’équipement et de l’investissement, les prévisions de dépenses en crédits de paiement passent de 292 585 milliards dans la loi initiale à 339 168 milliards de Fcfa dans la loi de finances rectificative 2024, soit une augmentation de 46 584 milliards de Fcfa. Pour le budget spécial d’investissement intérieur, le montant prévisionnel rectifié des crédits inscrits s’élève en crédits de paiement à 121 006 milliards contre 243 713 milliards de Fcfa initialement prévus. Ce qui fait une diminution de 122 904 milliards de Fcfa.
Les différents ajustements apportés aux dépenses budgétaires initiales entraînent la modification de la répartition des allocations par fonction. Dans la rubrique Défense, les crédits s’élèvent à 546 573 milliards dans la loi de finances 2024 contre 457 847 milliards de Fcfa dans la loi initiale soit une augmentation de 88 725 milliards de Fcfa. Pour la rubrique Ordre et sécurité publics, les crédits sont de 329 585 milliards dans la loi de finances rectificative contre 281 619 milliards de Fcfa dans la loi initiale, soit une hausse de 47 966 milliards de Fcfa.
Dans la loi de finances initiale 2024, les prévisions globales des recettes et des dépenses sont établies respectivement à 2387 872 milliards et 3070 740 milliards de Fcfa. Sur ces montants, les prévisions des recettes et des dépenses du budget général s’élèvent respectivement à 2265.402 milliards et à 2948.270 milliards de Fcfa, d’où le déficit prévisionnel de 682.869 milliards de Fcfa.
Au 31 mars 2024, les recettes ont été recouvrées à hauteur de 519 147 milliards contre 429 973 milliards au 31 mars 2023, soit une augmentation de 89 174 milliards de Fcfa. Les dépenses ont été exécutées en termes de liquidations à hauteur de 673 145 milliards au 31 mars 2024 contre 641 546 milliards au 31 mars 2023, soit un accroissement de 31 599 milliards de Fcfa. L’exécution du budget général au 31 mars 2024 dégage un déficit de 153 988 milliards contre un excédent de 211 572 milliards de Fcfa à la même date en 2023.
Devant son oratoire, le ministre de l’Économie et des Finances a évoqué les difficultés que traverse le pays. Selon lui, le Mali est confronté à beaucoup de crises. « Actuellement, il y a un resserrement très important du financement de notre économie. Et les bailleurs de fonds ne nous accompagnent pas », a-t-il révélé.
Le ministre Sanou a fait savoir aussi que le gouvernement a obtenu des accords avec le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale. Mais jusqu’à présent, il y a des difficultés pour mobiliser ces ressources. Et tous les jours, ceux-ci créent encore des soucis et les 60 milliards de Fcfa qui avaient été annoncés ne sont pas encore décaissés.
« La Banque centrale continue d’avoir une politique de resserrement de la liquidité et les banques ont souvent beaucoup de difficultés à assurer le financement correct de notre économie. Il dit que c’est dans ce contexte que le gouvernement est obligé de faire cet effort d’équilibre et de prioriser toujours les actions pour satisfaire le maximum de Maliens et veiller particulièrement à la sécurisation de notre pays », a souligné le ministre Sanou.
Source : Le Tjikan par Adama DAO
Comments