La dépénalisation du délit de presse en ligne de mire au Mali
- malikunafoninet
- 24 mai
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« Il ne sert à rien d’emprisonner un journaliste si l’on peut taper dans le portefeuille du promoteur », a lancé Mohamed Kanouté, représentant de la Haute autorité de la communication (HAC), lors de l’atelier consultatif tenu à la Maison de la presse les 14 et 15 mai dernier.
Pendant deux jours, journalistes, experts et responsables d’organes de presse se sont penchés sur les textes régissant le secteur au Mali. L’une des principales recommandations portées par les professionnels des médias est la dépénalisation du délit de presse, longtemps considérée comme une entrave à la liberté d’expression.
Aujourd’hui encore, le journaliste malien risque la prison pour ses écrits, une exception en Afrique de l’Ouest. « Les mandats de dépôt ne devraient même pas s’appliquer dans notre cas », a souligné un participant. Les nouvelles propositions de loi envisagent donc de remplacer les peines de prison par des sanctions financières, souvent lourdes, mais jugées plus respectueuses des principes démocratiques.
Cependant, ces projets de loi, transmis depuis 2021, semblent bloqués dans les méandres administratifs. Après un passage au ministère de la Communication, ils devaient être soumis au Conseil des ministres, puis au Conseil national de la Transition. Mais à ce jour, plus aucune trace de leur évolution depuis leur arrivée à la présidence.
Une situation préoccupante pour les vétérans de la presse comme Mahamane Hameye Cissé, qui appellent à une relecture des textes avant toute avancée. Ils craignent des modifications majeures opérées sans consultation du secteur. Une certitude toutefois : les acteurs de la presse entendent redoubler d’efforts pour faire aboutir ces réformes dans les plus brefs délais.
Par
Oura KANTÉ
Malikunafoni
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