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La Cour Constitutionnelle Valide la Loi Organique du CNT : Une Farce Républicaine en Trois Actes





Dans un acte digne des meilleures tragédies classiques, la Cour Constitutionnelle a récemment donné son quitus à la Loi organique fixant les indemnités et les avantages des membres du Conseil National de Transition (CNT). Oui, vous avez bien lu ! Après quelques ajustements cosmétiques, cette loi a été déclarée conforme le 27 juin 2024. Mais ne vous y trompez pas, derrière cette façade de légalité se cache une farce républicaine de grande envergure.


### Acte I : La Correction des Points Non Conformes


Au départ, la première version de cette loi prévoyait des salaires pour les membres du CNT. Mais, ô surprise, la Cour Constitutionnelle a jugé cela non conforme. Qu'à cela ne tienne ! Les salaires ont été remplacés par une kyrielle d'indemnités, toutes plus généreuses les unes que les autres. Ainsi, nos valeureux conseillers nationaux ne toucheront pas de "salaires", mais bénéficieront d'indemnités rétroactives, selon l'article 8. Et bien sûr, toutes les dispositions antérieures contraires sont abrogées. C'est ce qu'on appelle faire d'une pierre deux coups !


### Acte II : Le Festival des Indemnités


Passons en revue ce florilège d'indemnités, digne d'une liste de courses pour un banquet royal :


- *Indemnité de représentation par mois*

- *Indemnité spéciale pour les membres du bureau*

- *Indemnité chauffeur pour les membres du bureau*

- *Indemnité de session par jour de session*

- *Indemnité de restitution par session ordinaire*

- *Indemnité de logement par mois*

- *Indemnité spéciale*

- *Indemnité de monture*

- *Indemnité de téléphone*

- *Indemnité de responsabilité*

- *Indemnité de sujétion*

- *Dotation de carburant*


Et ce n'est pas tout ! Les présidents des commissions bénéficient d'une indemnité de responsabilité, tandis que les présidents et vice-présidents des commissions perçoivent en sus une indemnité de sujétion. Enfin, le Président du CNT, cerise sur le gâteau, jouit d'une indemnité parlementaire mensuelle basée sur l'indice hors échelle, assortie de fonds spéciaux.


### Acte III : Légitimité et Légalité sous Contrôle Militaire


Mais quelle est donc la légitimité et la légalité d'un tel arrêt de la Cour Constitutionnelle, sous le contrôle de la junte militaire, pour octroyer des avantages pécuniaires à un CNT nommé et non élu ? Voilà la question qui brûle toutes les lèvres.


En termes de légitimité, on pourrait se demander comment un organe nommé par une junte militaire peut prétendre représenter les intérêts du peuple. Les membres du CNT n'ont pas été élus démocratiquement, et leur nomination soulève de sérieuses questions sur leur représentativité. Peut-on vraiment parler de légitimité populaire quand les conseillers nationaux ont été choisis dans l'opacité la plus totale ?


Quant à la légalité, sous le contrôle d'une junte militaire, la Cour Constitutionnelle semble plus jouer le rôle de marionnette que celui de gardienne des lois. Les décisions sont prises dans un contexte où l'indépendance judiciaire est pour le moins douteuse. Peut-on vraiment parler de légalité quand les arrêts sont rendus sous la pression et l'influence d'un régime non démocratique ?


### Conclusion : Une Tragédie Moderne


En conclusion, cette validation de la loi organique par la Cour Constitutionnelle est une véritable tragédie moderne. Elle met en lumière les dérives d'un système où la légitimité et la légalité sont sacrifiées sur l'autel des intérêts particuliers. Pendant ce temps, le peuple, lui, continue de souffrir des véritables défis du quotidien.


Chers concitoyens, restez vigilants et critiques. Ne laissez pas cette farce républicaine se dérouler sans élever vos voix. Pour notre démocratie, pour notre avenir, faisons barrage à cette mascarade.


Pr Aboubacrine ASSADEK

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