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Kenya : dix morts et plusieurs blessés lors des manifestations du 35e anniversaire des protestations de Saba Saba

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Le Kenya traverse une période de tensions accrues alors que des manifestations antigouvernementales éclatent dans plusieurs régions du pays, à l’occasion du 35e anniversaire des célèbres protestations de Saba Saba, qui marquèrent un tournant dans l’histoire démocratique kenyane.

 

Selon la Commission nationale des droits de l’homme du Kenya (KNCHR), dix personnes ont perdu la vie et vingt-neuf autres ont été blessées lors de ces rassemblements, dont une partie s’est tenue dans la capitale Nairobi, où le centre-ville a été bouclé par les autorités.

 

Le Dr Aron Sikuku, travaillant à la maison de retraite Eagle Nursing Home, située à Kangemi dans la périphérie de Nairobi, a indiqué à la BBC que deux corps victimes de tirs à balles réelles avaient été admis dans son établissement. Des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l’hôpital pour exiger le retrait de ces corps, témoignant de la forte émotion suscitée par ces événements. À ce jour, aucune confirmation officielle du nombre exact de décès n’a encore été rendue publique.

 

Ces manifestations commémorent les événements de Saba Saba du 7 juillet 1990, un moment historique qui lança la lutte pour la démocratisation multipartite au Kenya, jusqu’alors gouverné par un régime à parti unique sous la présidence de Daniel arap Moi. La répression brutale qui suivit ces premières protestations fit plusieurs victimes et renforça la détermination populaire en faveur de la démocratie. Depuis, le 7 juillet est devenu un symbole de la résistance civile et du combat pour les libertés.

 

Dans le cadre des manifestations actuelles, le porte-parole de la KNCHR, Ernest Cornel, a décrit une situation tendue, marquée notamment par la présence d’une bande d’au moins vingt-cinq individus circulant à moto. Ces derniers auraient intimidé les manifestants en criant « Il n’y aura pas de manifestation aujourd’hui » et se seraient livrés à des actes de violence, portant des pierres et des gourdins, et volant du matériel aux journalistes présents sur place.

 

Ces troubles surviennent dans un contexte social déjà fragile, marqué notamment par la grève des médecins qui paralyse les hôpitaux publics et exacerbe les préoccupations de la population.

 

Les événements de ce jour ont ravivé les débats autour des questions de liberté d’expression, de droit de manifester, et de responsabilité des forces de l’ordre, alors que le pays célèbre ce jalon historique avec une douleur accrue.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

 

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