Japon : le ministre de l’Agriculture contraint à la démission après une blague déplacée sur le riz

« Je n’ai pas été en mesure de comprendre les sentiments de la population », a reconnu Taku Eto en annonçant son départ du gouvernement.

En pleine crise du riz au Japon, le ministre de l’Agriculture, Taku Eto, a présenté sa démission ce mercredi après une déclaration jugée déplacée. Lors d’un événement du Parti libéral-démocrate dans la préfecture de Saga, il avait plaisanté ne jamais acheter de riz, tant ses soutiens lui en offrent. Une remarque malvenue alors que les Japonais font face à une flambée historique des prix – près de 4.268 yens les 5 kg – et peinent à joindre les deux bouts.

Critiqué pour son manque d’empathie, Eto quitte aussi son poste sur fond d’échec politique : ni la mise sur le marché de 300.000 tonnes de riz d’urgence, ni les récentes importations sud-coréennes n’ont permis de stabiliser les prix. En cause : une pénurie liée à une sécheresse, des achats de panique après un avertissement sismique, et la hausse de la demande touristique.

Sous pression de l’opposition et de l’opinion – 87 % des Japonais jugent l’action gouvernementale insuffisante –, le ministre a passé la main à Shinjiro Koizumi, ancien ministre de l’Environnement, désormais chargé de redresser une politique agricole fragilisée.

Par

Oura KANTÉ

Malikunafoni