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Frontière algérienne : la circulation d’armes de guerre soulève des interrogations

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« On ne trouve pas un fusil de précision Barrett M82 au détour d’une dune », confie une source sécuritaire malienne sous couvert d’anonymat.

 

La récente découverte d’un fusil de précision lourd de fabrication américaine, le Barrett M82, entre les mains d’un groupe terroriste actif à la frontière algérienne, suscite de vives inquiétudes dans les milieux sécuritaires maliens. Ce type d’armement, sophistiqué et rarement utilisé dans les conflits sahéliens, relance les débats sur l’origine des équipements militaires détenus par les groupes armés non étatiques.

 

Selon plusieurs analystes, cette arme à longue portée, capable de neutraliser un véhicule léger à plus d’un kilomètre, ne figure pas dans les stocks des Forces armées maliennes (FAMa), dont l’équipement est historiquement dominé par du matériel d’origine russe ou soviétique. "Il est absolument impossible que cette arme provienne de nos dépôts », affirme un officier retraité. « Le Barrett M82 n’a jamais été recensé dans les inventaires de l’armée malienne. »

 

D’où vient donc cette arme ? Des sources locales pointent l’existence de circuits parallèles d’approvisionnement, notamment via des filières transfrontalières actives entre le nord du Mali, la Mauritanie et l’Algérie. Ces réseaux, déjà soupçonnés d’alimenter les groupes armés en carburant, pièces détachées et munitions, pourraient également servir à l’introduction d’armes de guerre en provenance de pays extérieurs à la région.

 

Alors que certains observateurs avancent l’hypothèse de prises de guerre, d’autres rejettent catégoriquement cette version. « On veut nous faire croire que ce type d’arme a été arraché à une armée qui ne l’utilise même pas », ironise un expert en sécurité régionale.

 

Cette affaire soulève une question centrale : qui fournit ces armes et dans quel objectif ? Si aucun État n’est officiellement mis en cause, les soupçons de complicités logistiques ou politiques à l’extérieur du Mali s’intensifient. Pour certains, il ne s’agit plus simplement d’un conflit localisé, mais d’un théâtre où s’expriment des agendas extérieurs.

 

Dans un climat de tension croissante, les autorités maliennes sont appelées à renforcer la surveillance des frontières et à approfondir les enquêtes sur les routes d’approvisionnement utilisées par les groupes armés. Car derrière chaque arme interceptée, c’est un réseau structuré et un flux financier international qu’il faut démanteler.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

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