Commerce : Washington et Pékin renouent le dialogue à Londres, sous tension et espoir prudent

« Nous souhaitons que la Chine applique sa part de l'accord. Et c’est sur quoi notre équipe compte discuter ici », a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, à la veille d’un nouveau round de négociations entre les États-Unis et la Chine, tenu ce lundi à huis clos à Lancaster House, au cœur de Londres.

Moins d’un mois après la trêve provisoire scellée à Genève, les deux premières puissances économiques mondiales reprennent les discussions, dans un climat tendu mais avec la volonté apparente d'éviter une nouvelle escalade. Cette rencontre, menée côté chinois par le vice-premier ministre He Lifeng et côté américain par le secrétaire au Trésor Scott Bessent, est scrutée de près par les marchés.

Si les attentes sont mesurées, notamment après les accusations de Donald Trump la semaine dernière contre Pékin pour non-respect de l’accord de Genève, les échanges visent à maintenir un dialogue fragile. En Suisse, les deux capitales avaient consenti à baisser drastiquement leurs droits de douane pour 90 jours.

Les terres rares — ressources critiques pour les technologies vertes et l’industrie électronique — constituent l’un des points les plus sensibles. Washington souhaite le rétablissement du flux d’exportations, tandis que Pékin, de son côté, réclame un assouplissement des restrictions sur les technologies et l’immigration étudiante.

En parallèle, la Chine multiplie les discussions avec d'autres partenaires, notamment l'Union européenne et le Canada, pour limiter sa dépendance au marché américain. Le Royaume-Uni a également profité de la présence des délégations pour organiser des rencontres bilatérales, selon les services du Premier ministre Keir Starmer.

Les négociations devraient se poursuivre mardi, à l’abri des regards, alors que les deux pays cherchent, tant bien que mal, à redresser la trajectoire de leurs relations commerciales.

Par

Oura KANTÉ

Malikunafoni