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Centre de détention pour femmes à Bollé : 06 Nigérianes s’évadent dans des conditions troubles


Habituellement, l’on ne voit pareil scenario que dans les films hollywoodiens. Mais là, nous sommes au Centre spécialisé de rééducation, de réinsertion et de détention pour femmes et mineurs de Bollé dans le District de Bamako. Six (06) demoiselles nigérianes en détention sont parvenues à s’évader avec la manière. Ont-elles utilisé leurs charmes et/ou des bakchichs pour obtenir des complicités à l’intérieur et à l’extérieur de la prison ?


Les faits se passent de tout commentaire. Nous sommes dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 Aout 2023, six (06) dames d’origine nigériane s’échappent des geôles dans des conditions jusque-là insoupçonnées. Car, il y a lieu de s’interroger. Comment diable, avec des murs si hauts et couvert de barbelés acérés et des gardes présents sur les lieux, six prisonnières peuvent se retrouver dehors sans être vu encore s’être inquiétée ? L’énigme d’un tel scénario reste entière, en tout cas pour l’instant.

En attendant des réponses appropriées, il est loisible de suivre la trace des évadées. Des premiers constats, il ressort que les détenues sont sorties de leur bloc de détention (une grande salle fermée) en empruntant la fenêtre des toilettes. Ce n’était que la première étape.

Une fois dans la Cour du Centre, elles se sont servies du mirador (hors d’emploi depuis des lustres) pour escalader le mur. Elles se sont ensuite glissées sous les barbelés au sommet du mur et à l’aide de leurs moustiquaires qu’elles avaient préalablement tressés pour faire des cordes, il ne leur restait alors plus qu’à descendre tranquille le long du mur et à retrouver la… LIBERTÉ ! Ni vues ni connues, et sans éveiller le moindre soupçon, elles ont disparu dans la nature.

Appelés à la rescousse le lendemain, la police de YIRIMADIO Territorialement compétente, a établi le constat et des recherches ont été lancées en vue de retrouver les intrépides évadées. Ce n’est pas gagné d’avance.

Mais revenons aux circonstances pour le moins rocambolesques de l’évasion. D’abord, une et même deux passent encore, mais six évasions à la fois et la même nuit, cela donne à réfléchir ! Pareille prouesse n’arrive pas tous les jours. Et le scenario laisse clairement entrevoir une ou plusieurs complicités à l’interne. Parce qu’une question simple permet d’élucider : le mirador par lequel, les évadées se sont échappées était bien le poste d’une surveillante de prison. Où était-elle passée ce jour-là ? Autre piste d’analyse, sortir par la fenêtre suppose que celles-ci se ferment habituellement. Et si pour des raisons d’aération, pourquoi la directrice n’a fait monter une garde à cet endroit pour des raisons de sécurité ? N’y avait-il pas de garde cette nuit ? Pendant combien de temps, elles ont tissé leurs moustiquaires pour en faire une corde ? Et surtout le hic qui fait jazzer : comment ont-elles fait pour échapper à l’attention des surveillantes ? Cette opération nécessite quand même quelques jours de travail durant lesquels, elles seraient sans moustiquaire au-dessus des six (06) couchettes respectives. Et cela se remarque forcement. Mais visiblement, personne n’a rien vu ou entendu.

Tout cela (absence de surveillants, de vigilance, voire de réaction), tout cela, disions-nous, relève-t-il d’un pur hasard ou serait-ce la résultante d’une grande complicité ? Le second postulat est très plausible.

On sait par ailleurs que l’individu dans ces genres de situation devient très ingénieux et tenterait par tous les moyens de s’échapper. Surtout, elle sait qu’elle y est pour des plusieurs années devant, l’on n’hésite pas à tenter le tout pour le tout. Parce qu’on n’a rien à perdre. Il appartenait aux surveillantes d’être plus prévoyantes. Sinon, les personnes qui travaillent dans le domaine du showbiz et/ou du commerce du plaisir n’hésitent, comme probablement ces jeunes demoiselles, n’hésitent nullement à utiliser tous les avantages et atouts naturels à leur disposition pour obtenir ce qu’elles désirent. Bref, acheter un service n’est nullement pour eux (ou elles), une épreuve insurmontable surtout lorsque leur liberté en dépend. Ils (elles) ne sont donc pas blâmables. Dans certains pays, la tentative d’évasion n’est ni un délit encore moins un crime. La législation de ces pays va du postulat que l’aspiration à la liberté est ce qu’il y a de plus humain. Mais disons-le tout de suite : au Mali, il s’agit d’un délit sévèrement puni. Enfin…

Nos nigérianes semblent, en tout cas être parvenues à s’en sortir. Et pour cause. Aucune trace d’elles depuis leur évasion dans la nuit du 10 au 11 Août. Ont-elles bénéficié d’une aide extérieure ? Cette hypothèse n’est nullement inenvisageable. Imaginez que quelqu’un ou plusieurs personnes les attendaient tranquillement dehors avec des véhicules fin prêts !

On retiendra, en tout état de cause, que ce n’est pas la première fois que des prisonniers s’échappent des geôles maliennes, mais six (06) dames à la fois, c’est bien la première fois ! Une opération qui montre les insuffisances criardes de notre système pénitencier.

Source : Journal Kojugu kelebaa

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