Burkina Faso – France : une fracture géopolitique incarnée par deux visions irréconciliables
- malikunafoninet
- il y a 5 jours
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« Pour mon peuple, la démocratie, ce n’est pas seulement voter, c’est gouverner pour la nation et l’écouter », martèle Ibrahim Traoré face aux critiques occidentales. Depuis son arrivée au pouvoir, le capitaine burkinabè s’est imposé comme le symbole d’un rejet frontal de l’influence française au Sahel, marquant un tournant dans les relations entre Paris et ses anciens partenaires africains.
Entre Emmanuel Macron et Ibrahim Traoré, les tensions ne sont pas seulement diplomatiques : elles cristallisent deux lectures opposées du monde. D’un côté, un président français engagé dans la défense de l’ordre libéral et multilatéral ; de l’autre, un chef d’État issu d’une nouvelle génération panafricaniste, revendiquant souveraineté, contrôle des ressources et rupture avec l’héritage postcolonial.
Le désengagement militaire français au Mali en 2021, notamment le retrait de Kidal, a marqué le début de l’effritement de la crédibilité de Paris dans la région. Pour Ouagadougou, c'était une trahison stratégique, renforçant l'idée d'une France perçue comme distante et déconnectée des réalités locales.
Au-delà du Burkina, la posture d’Ibrahim Traoré s’inscrit dans une dynamique continentale : plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest remettent en cause leurs alliances traditionnelles. Ce réalignement géopolitique, alimenté par une défiance croissante à l’égard des puissances occidentales, redessine les équilibres régionaux.
Pour Emmanuel Macron, cette rupture est bien plus qu’un revers isolé : c’est le signal d’un déclin structurel de l’influence française dans son ancien pré carré africain.
Par
Oura KANTÉ
Malikunafoni
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