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BRADAGE DES 27 BATIMENTS PUBLICS La panique s’installe dans le cercle vicieux des acquéreurs !


Ils sont plus d’une vingtaine d’opérateurs économiques maliens à se frotter les mains dans l’affaire présumée « bradage des 27 bâtiments publics », actualisée par une plainte du Collectif pour la Défense des Militaires (CDM) contre Me Mohamed Aly Bathily, ancien ministre en charge des Domaines de l’Etat sous IBK. Selon plusieurs sources proches du monde malien des affaires, il aura suffi que l’avocat Mohamed Aly Bathily soit interpellé par la justice dans cette affaire pour que la panique gagne les cœurs parmi les opérateurs économiques qui ont fait de ces bâtiments publics leur chasse-gardée.

Enfin, le vent de la justice souffle pour le contribuable malien vertigineusement lésé dans cette affaire dite « bradage des bâtiments publics » ! Le Collectif pour la Défense des Militaires a facilité la tâche à la justice malienne qui avait promis aux Maliens de faire toute la lumière sur cette affaire au regard de la gravité du scandale. Pour rappel, l’ancien Procureur en charge du Pôle Economique et Financier de Bamako, aujourd’hui ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué, avait ouvert, en son temps, une enquête au niveau de son parquet. Toutefois depuis son départ, les choses trainaient, mais plus maintenant.

En effet, le Collectif pour la Défense des Militaires (CDM) a porté plainte contre les deux avocats, Kassoum Tapo et Mohamed Aly Bathily, qui s’étaient livrés une guerre à travers des déclarations publiques sur l’implication de l’un et de l’autre dans des présumés cas de corruption. C’est ainsi que Me Mohamed Aly Bathily, dissident du M5-RFP, a passé de longues heures d’écoute dans les locaux de la police à Bamako. Le CDM a basé sa plainte sur des déclarations de Me Kassoum Tapo contre Bathily. On se souvient que Tapo, alors ministre de la Justice du regretté Président IBK, avait accusé son homologue d’avoir vendu des immeubles de l’Etat à vil prix.

Depuis cette interpellation, la justice malienne semble mettre les pieds dans le plat. La panique gonfle dans le cercle vicieux des acquéreurs, parmi lesquels figurent entre autres : les opérateurs économiques Mamadou Diadié Bah, acquéreur des bâtiments de l’ex-Ministère du Développement Social pour un coût de 1.450.000.000 FCFA ; Mamadou Gamby, acquéreur du bâtiment abritant l’Agence d’Aménagement et de Gestion des Zones Industrielles (AZI-SA), pour un montant de 200.000.000 FCFA ; Amadou Djigué, acquéreur de la Direction Nationale de la Géologie et des Mines, pour un montant de 114.000.000FCFA…

Ce n’est pas tout, s’y ajoutent les cas Oumar Niangadou dit Petit Barou, acquéreur de 06 immeubles qui sont la Direction du Ministère de la Santé à 453.033.867 FCFA ; la Direction des Affaires Sociales à 453.000.675 FCFA ; l’ex-Direction Nationale des Industries à 725.815.000FCFA ; l’ex-bâtiment de la formation des magistrats à 96.250.000FCFA ; la Direction des Associations des historiens de Bamako pour 406.180.560FCFA ; Mandiou Simpara, acquéreur de la Direction Nationale des Impôts de Bamako pour un montant de 1.074.167.500 CFA ; Aboubacar Sacko, acquéreur des bâtiments de la Direction Régionale des Douanes pour un montant total de 2.705.609.900 CFA ; Boubou Niangadou, acquéreur du bâtiment de la Division des cadastres et de la propriété Foncière pour un montant total de 500.450.000 CFA.

Selon nos informations, depuis l’interpellation de l’ancien ministre Mohamed Aly Bathily qui remet le dossier en selle, les réunions nocturnes et des coups de fil se multiplient entre les différents opérateurs économiques acquéreurs en vue d’échapper à la tempête du Collectif pour la Défense des Militaires et éviter une éventuelle mesure de restitution ou de paiement des moins-values. A noter que ces édifices publics ont été tous vendus à des commerçants, opérateurs économiques et fonctionnaires pour la somme cumulée de 23 878 003 693 de nos francs. Lors de la cession, les prix de vente ont été réduits au 1/5 de la valeur réelle desdits bâtiments.

C’est l’un des sujets qui a le plus terni l’image du régime Ibrahim Boubacar Keïta. Non seulement la vente desdits bâtiments n’était pas une nécessité, mais aussi elle s’est déroulée au moment où l’État faisait face à l’insuffisance criarde de patrimoine immobilier, obligeant certains services publics de signer des baux avec des privés. Chose qui constitue une perte énorme pour l’État malien. En effet, l’on apprend aussi que certains de ces bâtiments publics bradés sont paradoxalement loués à l’État actuellement. Plus révoltant, apprend-on, certains des acquéreurs des bâtiments publics concernés n’ont toujours pas pu payer l’intégralité des montants qu’ils doivent à l’État.

Selon des observateurs, la transition en cours est en tout cas le moment propice pour situer les responsabilités et éventuellement restituer à l’État les bâtiments bradés pour sauver le patrimoine immobilier national.

Source : La Rédaction par Abdallah SANOGO

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