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Biennale artistique et culturelle : Mopti s’apprête à accueillir l’édition 2023


Cette édition mettra en compétition les troupes artistiques et culturelles des 19 régions du Mali et du District de Bamako dans les disciplines comme l’ensemble instrumental traditionnel, le solo de chant, la pièce de théâtre, la musique d'orchestre, le ballet, le ballet à thème, la danse traditionnelle, le chœur, et l'exposition des objets d’art.

L’édition 2023 de la biennale artistique et culturelle se tiendra du 6 au 16 juillet à Mopti. Le ministre de l’Artisanat, de la Culturelle, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, a procédé au lancement officiel des activités de cet important rendez-vous culturel et artistique, le vendredi 31 mars, à Mopti dans la salle de spectacle Sory Bamba. La cérémonie de lancement a eu lieu en présence du gouverneur de la région de Mopti, Abass Dembélé, du représentant du maire de la commune urbaine de Mopti, Kassim Baber Djitteye, du chef de village de Mopti, Baba Touré, et de plusieurs gouverneurs de régions.

La biennale artistique et culturelle est créée aux premières heures de l’indépendance en vue de favoriser le brassage et l’interpénétration des populations. Elle est une manifestation populaire qui met en compétition les formations artistiques, les artistes et créateurs des communes, des cercles et des régions du pays. L'objectif global de cette activité est de favoriser le brassage et l'interpénétration des populations et de contribuer à l'émergence d'une culture de paix et de citoyenneté.

À la faveur d’un forum, il a été décidé de relancer la biennale dans le cadre du développement d’une culture endogène et démocratique. La reprise intervient en 2003 à Bamako et son processus de délocalisation a commencé en 2005 avec la région de Ségou, puis en 2008 avec la région de Kayes et 2010 avec la région de Sikasso.

Après l’édition de Sikasso en 2010, le témoin fut passé à Mopti devant abriter celle de 2012. Elle fut avortée, en raison des contraintes sécuritaires. Il faut attendre 2017 pour organiser une édition spéciale à Bamako.

Après l’édition de Sikasso, la biennale est tombée dans une hibernation qui a entraîné un étiolement du sentiment d’identité commune ; un délitement de la conscience nationale ; un effritement des valeurs culturelles de solidarité, de tolérance, de cohésion sociale et du vivre ensemble ; une diminution de l’élan de civisme, de patriotisme, de construction citoyenne et du don de soi.

La biennale artistique et culturelle est la plus grande manifestation artistique et culturelle organisée par l’Etat. Elle rassemble l’ensemble de la population malienne à travers les communes, les cercles et les régions, notamment la jeunesse qui vient communier autour du patrimoine commun. Elle est, de ce fait, un puissant levier d’interpénétration et de brassage des populations, de cohésion sociale et de vivre ensemble, un espace de dialogue des cultures, mais aussi d’éclosion des talents.

La région de Mopti a été proposée pour accueillir cette édition 2023. Ce choix se justifie par le fait qu’au lendemain de la biennale du cinquantenaire, tenue à Sikasso en 2010, le témoin a été passé officiellement à la région de Mopti pour accueillir la prochaine édition.

Selon le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, la reprise est une forte recommandation des Assises nationales de la refondation et une volonté politique affichée du président de la transition, Assimi Goïta. Elle s’inscrit également dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action du gouvernement, du cadre stratégique de la refondation de l’Etat et de l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.

Cette édition mettra en compétition les troupes artistiques et culturelles des 19 régions du Mali et du District de Bamako dans les disciplines comme l’ensemble instrumental traditionnel, le solo de chant, la pièce de théâtre, la musique d'orchestre, le ballet, le ballet à thème, la danse traditionnelle, le chœur, et l'exposition des objets d’art.

Il y aura également des disciplines hors compétition comme le cinéma, les multimédias, les hommages aux FAMA, les masques et marionnettes, les contes, les foires d’exposition commerciale et artisanale, les visites de sites, les actions de salubrité publique, les courses de pirogues et de chevaux et la cuisine des communautés. Elle se déroulera en deux phases en raison du délai d’organisation, la phase régionale qui sera suivie de celle nationale où toutes les régions et le District de Bamako se retrouveront pour compétir.

Le thème principal de cette édition 2023 est «Le Mali, une histoire commune, une seule Nation, un même destin». Des panels seront organisés autour des thématiques comme : biennale artistique et culturelle, marqueur d’identité, catalyseur national de la paix et du vivre ensemble et facteur d’intégration socio-économique et culturelle» ; la culture, facteur de résilience, de paix et de cohésion sociale » ; «la diversité culturelle, un atout pour le vivre ensemble et la consolidation de l’unité nationale» ; «s’enrichir de nos différences pour bâtir une nation harmonieuse » ; «la migration irrégulière, un danger pour la jeunesse».

Lors de la cérémonie de lancement, le ministre Guindo a remercié Assimi Goïta, président de la transition, pour sa vision éclairée, son soutien à l’organisation de cette manifestation culturelle et pour son engagement pour la dignité et la souveraineté retrouvée du peuple malien.

Le gouverneur de la région de Mopti, Abass Dembélé, lui, a rappelé que Mopti, durant des décennies, a été une destination prisée par une multitude de visiteurs surtout étrangers, pour la diversité et la richesse de sa culture et de son artisanat, la beauté de ses sites touristiques. Malheureusement, dira-t-il, une crise multidimensionnelle est venue hachurer ce beau tableau, paralysant du coup ce secteur si vital de notre économie, qui, en sus, était un facteur de paix et de cohésion sociale.

«Alors, il n'est donc pas étonnant que les plus hautes autorités portent leur choix sur la région de Mopti, pour la reprise de cet événement culturel majeur de notre pays», a déclaré Abass Dembélé.Avant d’ajouter que la seule ambition véritable de la région de Mopti est de mériter la confiance placée en elle. Le gouverneur a rassuré les plus hautes autorités de sa disponibilité entière et de l'engagement des communautés à relever le défi.

Le représentant du maire de la commune urbaine de Mopti Kassim Baber Djitteye et le chef de village de Mopti Baba Touré ont tous indiqué que c’est un honneur pour la région de Mopti d’abriter cette édition 2023. Ils ont remercié les autorités de la transition pour cette initiative qui contribuera à la restauration de la paix.

Rappelons que le Mali est une nation d’hommes d’honneur, le creuset d’une culture riche et diversifiée conservant à la fois ses traditions, ses us et coutumes et ouverte à la culture universelle. Dès les premières années de son accession à la souveraineté nationale et internationale, la République du Mali a marqué sa volonté de promouvoir et de développer sa culture, ancrée dans les valeurs de notre société et ouverte au monde, en vue de réaliser son unité nationale fondée sur le sentiment d’une identité commune.

Cette volonté s’est traduite par la tenue de grandes manifestations culturelles, la création de formations artistiques nationales et la réalisation de grandes infrastructures culturelles (salles de spectacles, de cinéma...) favorisant la promotion de la diversité des expressions culturelles et de la jeunesse malienne fortement attachée aux valeurs de notre société.

Les différentes politiques culturelles du Mali ont toujours accordé une importance particulière à la promotion de la diversité culturelle et linguistique dans le but de consolider l’unité nationale fondée sur le sentiment d’une identité commune et d’une souveraineté retrouvée.

La culture était considérée comme le socle pour maintenir l’unité nationale, la cohésion. Ce socle culturel a permis de faciliter l’émergence de nombreux événements destinés à préserver et valoriser le patrimoine des collectivités et à mieux asseoir les bases d’une nation fondée sur l’apport équitable de toutes les composantes culturelles de sa société.

Ainsi sous l’impulsion du gouvernement de la première République, un espace d’expression culturelle fut créé sous la dénomination de la semaine nationale de la jeunesse, avec les ardeurs de l’indépendance. Elle aura enregistré sept éditions de 1962 à 1968. Sous la deuxième République, la semaine nationale de la jeunesse est devenue biennale artistique, culturelle et sportive qui a connu dix éditions de 1970 à 1988. Précisons que la biennale sportive a connu trois éditions : 1979 à Ségou, 1981 à Mopti et 1983 à Sikasso.

À signaler, cette cérémonie de lancement a été aussi marquée par le tirage au sort de l’ordre de passage des troupes régionales à la phase nationale.

Source : Le Reporter par Diango COULIBALY

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