Bamako sous pression sécuritaire : entre vigilance renforcée et attentes populaires
- malikunafoninet
- 16 juin
- 2 min de lecture

À l’approche de la Tabaski, Bamako vit sous haute surveillance. Patrouilles renforcées, checkpoints démultipliés, couvre-feux décrétés dans plusieurs villes : les autorités maliennes durcissent leur dispositif face à la menace terroriste. Mais sur le terrain, la confiance des citoyens reste fragile.
« Il ne faut pas que ces opérations se limitent à des opérations de com’ », souffle un habitant de Niamakoro, observant un contrôle routier matinal. Comme lui, de nombreux Bamakois saluent la présence accrue des forces de sécurité mais redoutent que cet effort ne soit que temporaire. Depuis quelques jours, policiers, gendarmes et gardes quadrillent les grands axes de la capitale et veillent dans les quartiers sensibles.
Cette mobilisation intervient dans un contexte d’alerte sécuritaire élevé. Des couvre-feux ont été instaurés dans plusieurs villes — Ségou, Kayes, Tombouctou, Sikasso — pendant que Bamako, sans restriction officielle d’horaire, voit ses artères étroitement surveillées. Officiellement, il s’agit d’une réponse directe à la recrudescence des attaques terroristes.
Mais derrière cette intensification des opérations, des limites apparaissent. Les points d’entrée et de sortie de la capitale restent trop perméables. Des experts interrogés insistent sur la nécessité de dispositifs durables, doublés de moyens modernes et d'une formation renforcée des agents.
« Ces contrôles renforcent un sentiment de sécurité, mais génèrent aussi des tensions et ralentissements », note un commerçant du marché de Médina Coura. En effet, embouteillages, retards et baisse de fréquentation commencent à impacter le quotidien des habitants. Et paradoxalement, ces attroupements peuvent devenir des cibles.
La population réclame une sécurité efficace, mais surtout crédible. « Il faut aller au-delà des patrouilles visibles. Ce sont les portes d’entrée de Bamako qu’il faut sécuriser de manière rigoureuse », insiste un observateur sécuritaire. Autre demande : un dialogue franc avec les citoyens et une communication claire, notamment via les médias de proximité.
Pour bâtir une stratégie durable, plusieurs leviers sont à activer : renforcement du renseignement civil et militaire, modernisation des équipements, sécurisation des infrastructures critiques (comme l’aéroport et les édifices publics), et surtout, implication active des citoyens. Car, comme le rappelle un cadre sécuritaire rencontré en patrouille, « la confiance des populations est le socle de toute politique de sécurité réussie ».
À Bamako, l’équation est claire : rendre la sécurité visible, mais surtout crédible et constante.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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