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Amadou Hampâté Bâ, le sage de l’Afrique et gardien de la mémoire orale.

Amadou Hampâté Bâ.
Amadou Hampâté Bâ.

Figure emblématique de la culture africaine, Amadou Hampâté Bâ est né en 1901 à Bandiagara, au Mali, et s’est éteint le 15 mai 1991 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Écrivain, ethnologue, et ardent défenseur des traditions orales, notamment celles du peuple peul, il a consacré sa vie à sauvegarder la richesse immatérielle de l’Afrique de l’Ouest.

 

Son nom reste à jamais associé à cette phrase devenue proverbiale :

« En Afrique, quand un vieillard traditionaliste meurt, c’est une bibliothèque inexploitée qui brûle. »

Un appel lancé solennellement le 18 novembre 1960, lors d’une assemblée générale de l’UNESCO, qui résume toute sa vision de la transmission du savoir.

 

Né dans une famille noble peule, fils de Hampâté Bâ et de Kadidja Pâté Poullo Diallo, il est élevé après la mort de son père par le nouveau mari de sa mère, Tidjani Amadou Ali Thiam, un Toucouleur. D’abord formé à l’école coranique auprès du maître spirituel Tierno Bokar, il est ensuite contraint d’entrer à l’école française. Une éducation à double sens qui marquera son regard sur le monde.

 

À l’âge de 15 ans, alors qu’il ne peut prouver sa date exacte de naissance, il échappe de justesse à une mobilisation pour la Première Guerre mondiale. Cette expérience renforcera plus tard ses critiques contre l’enrôlement des Africains dans les guerres européennes.

 

Refusant en 1921 d’intégrer l’École normale de Gorée, il est affecté à Ouagadougou comme simple employé de l’administration coloniale. Il y travaille pendant deux décennies, notamment en Haute-Volta (actuel Burkina Faso) et à Bamako. En parallèle, il poursuit son apprentissage spirituel auprès de Tierno Bokar, qui deviendra son guide.

 

Son parcours prend un tournant majeur en 1942 lorsqu’il rejoint l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN) à Dakar, grâce au soutien du scientifique Théodore Monod. Il y mène d’importantes recherches ethnologiques et commence un long travail de collecte des traditions orales africaines. Il consacrera notamment quinze ans à l'étude de l’Empire peul du Macina.

 

En 1960, à l’indépendance du Mali, il fonde l’Institut des sciences humaines à Bamako et représente son pays à l’UNESCO. Deux ans plus tard, il est élu au Conseil exécutif de l’organisation, où il siégera jusqu’en 1970. Il participe à la standardisation des systèmes de transcription des langues africaines et devient ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire en 1968.

 

Son engagement pour la langue française est salué en 1975 par l’Académie française, qui lui décerne la médaille d’argent du Prix de la Langue Française, aux côtés de son disciple Alfa Ibrahima Sow.

 

Installé à Abidjan dans les dernières années de sa vie, il se consacre entièrement à l’écriture et au classement de ses vastes archives. Il publie ses mémoires, Amkoullel l’enfant peul et Oui mon commandant !, quelques mois avant sa disparition en 1991. Son œuvre, précieuse et intemporelle, a été en grande partie préservée grâce à sa compagne Hélène Heckmann, qu’il avait épousée en 1969.


Haoua Sangaré

Malikunafoni

 

 

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