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Alhamdou Ag Ilyène expose les ambitions numériques et médiatiques du Mali sur le plateau de Mali Kura Taasira

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Le ministre de la Communication, de l'Économie numérique et de la Modernisation de l’administration, Alhamdou Ag Ilyène, était l’invité de l’émission Mali Kura Taasira, enregistrée en public à la Société malienne de transmission et de diffusion (SMTD). Dans un format direct et sans détour, il a présenté une vision offensive et structurée des transformations engagées dans les domaines placés sous sa tutelle.

 

Communication nationale : riposte à l’ère de la guerre de l’information

 

Dans un climat international marqué par la polarisation des récits, le ministre a défendu l’approche actuelle du gouvernement malien en matière de communication : un équilibre entre résistance et affirmation. Il a dénoncé les tentatives de manipulation visant à discréditer l’image du pays et affirmé que la presse, comme les autres institutions, se doit d’être un rempart face aux attaques. « Lorsqu’un pays est ciblé, sa presse devient aussi une cible », a-t-il martelé.

 

Au cœur de cette bataille narrative, l’État mise sur une stratégie de couverture médiatique renforcée. À ce jour, toutes les régions disposent de centres de production audiovisuelle, garantissant une présence effective des médias publics même dans les zones les plus reculées. L’Agence malienne de presse et de publicité, quant à elle, continue d’émettre dans plusieurs langues nationales, afin d’informer au plus près des réalités locales.

 

Réformes en profondeur dans le secteur des médias

 

Alhamdou Ag Ilyène a confirmé l’introduction prochaine de nouveaux textes de régulation, fruit d’un processus participatif. Ces réformes visent notamment à mieux encadrer l’accès à la carte de presse, à renforcer la qualité des ressources humaines et à structurer les métiers de la communication. Le ministre a également annoncé des mesures de moralisation dans le secteur des agences publicitaires, dont plus de 60 ont désormais reçu un agrément officiel, condition préalable à toute collaboration avec l’administration publique.

 

Concernant les redevances dues par les radios et télévisions privées, le ministre a indiqué qu’un moratoire de trois ans a été obtenu après négociations, pour permettre aux entreprises du secteur de se redresser économiquement.

 

Mali numérique : un projet structurant pour l’avenir

 

Le projet Mali Numérique progresse à travers l’installation de la fibre optique (déjà 1 000 km posés), la mise en service prochaine d’un centre de données national et le déploiement de caméras de surveillance intelligentes. L’objectif, selon le ministre, est de bâtir une infrastructure numérique qui n’exclut aucun territoire. Il a souligné que la digitalisation ne peut réussir sans la signature électronique, un outil essentiel à la modernisation de l’administration, dont le déploiement est prévu pour 2026.

 

La sécurité numérique constitue également une priorité. Une stratégie nationale de cybersécurité est en cours d’adoption pour protéger les systèmes sensibles de l’État et des institutions. Le data center national sera le pilier de ce dispositif.

 

Souveraineté technologique : cap sur l’espace

 

Le ministre a dévoilé un projet ambitieux : la création d’une agence spatiale nationale et le lancement de deux satellites maliens dans les années à venir, en partenariat avec des pays alliés. Le premier sera dédié aux communications, le second à l’observation et à la surveillance du territoire. Un programme de formation en ingénierie spatiale est déjà lancé, avec les dix premiers étudiants maliens envoyés en Russie pour une spécialisation de haut niveau.

 

Télécommunications : reprise en main stratégique

 

La renégociation du pacte d’actionnaires de la Sotelma a permis au Mali de retrouver une majorité au capital de l’opérateur historique. En plus de l’entrée de fonds importante issue de la nouvelle licence, le pays occupe désormais des postes de direction clés. Par ailleurs, l’État impose aux opérateurs des engagements fermes en matière d’investissement et de qualité de service, pour un accès équitable à la téléphonie.

 

Intégration régionale : vers une communication confédérale

 

Au niveau de la Confédération des États du Sahel, de nouveaux outils communs voient le jour : une télévision régionale à Bamako, une radio à Ouagadougou et un journal à Niamey. Le free roaming est déjà effectif entre le Mali et le Burkina Faso, et sera bientôt élargi à l’ensemble de la Confédération. Cette intégration vise à donner à l’AES une voix commune, audible sur la scène internationale.

 

Une presse mobilisée pour la souveraineté

 

Le ministre a conclu en saluant l’engagement des professionnels de la presse et en appelant à plus de rigueur dans le traitement de l’information. Dans le contexte actuel, a-t-il insisté, l’information n’est pas neutre : elle participe pleinement à la défense des intérêts nationaux.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

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