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Agence nationale de la gestion des réparations des victimes : L’opérationnel toujours en veilleuse


Selon les déclarations des responsables de la CVJR (Commission Vérité, Justice et Réconciliation), « La réparation est une voie vers la conciliation et la stabilité pour une paix durable ». On atteindra bientôt 10 ans que la CVJR a été créée.

Les victimes de violations des droits humains sont toujours restées dans l’attente de faire respecter leurs droits.Depuis les années d’Indépendance, elles furent nombreuses à subir, de plein fouet, les graves violations des droits humains.

Sur instruction de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, portant création d'une Commission Vérité, Justice et Réconciliation, habilitée à :recevoir les plaintes,enquêter sur les graves violations des droits humains commises par le passé,formuler des recommandations concernant la compensation des victimes,la CVJR a été créée par Ordonnance N2014-003/P-RM du 15 janvier 2014.

Ce dispositif a pour objectif de réparer les injustices commises par les régimes antérieurs successifs. L’objet de sa création est clair et sans équivoque. Compte tenu des graves violations des Droits de l’Homme, perpétrées dans le pays, de l’indépendance à nos jours, il fallait jeter les bases de la réconciliation nationale.

Pour ce faire, s’acheminer, tout droit, vers une politique nationale de réparation, en vue de restaurer la dignité des victimes, en leur accordant, par voie administrative et non judiciaire, des réparations pour les préjudices qu’elles ont subis du fait des violations graves des Droits de l’Homme subis lors des crises politiques à répétitions, que le Mali a connues, depuis 1960, année de son indépendance.

Tout au long de son parcours, la CVJR a abattu un travail remarquable sur le terrain. Le plus grand mérite qui lui revient est d’être parvenue à rassembler les victimes des différentes crises que le pays a connues depuis 1960 à nos jours, autour d’un instrument commun, les audiences publiques pour libérer la parole en toute vérité. Chacun a pu librement s’exprimer à titre individuel ou collectif sur les vécus et les souffrances endurées. Les images ont largement défilé sur les antennes de la télévision nationale.

Toute aventure humaine a une fin. Le mandat de la CVJR est révolu, au terme de sa mission. Un document a été élaboré par les soins de ses représentants. Il a été adopté en conseil des ministres, à la date du 10 septembre 2021. Treize mois plus tard, le Conseil national de Transition (CNT) a donné son quitus, le jeudi 03 novembre 2022, au projet de loi sur les réparations en faveur des victimes présenté par le ministre de la Réconciliation nationale, de la Paix et de la Cohésion sociale, chargé de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, le colonel-major Ismaël Wagué. Il a été adopté par 106 voix pour, 01 abstention et zéro voix contre.

L’Agence nationale de gestion des réparations en faveur des victimes (ANGRV) verra bientôt le jour, en remplacement de la CVJR. Aujourd’hui, plus de quatre mois plus tard, les jalons de l’Agence nationale de la gestion des réparations des victimes ne sont toujours pas encore posés. Pourtant, c’est ce dispositif qui est habilité à poser les bases du processus d’indemnisation des réparations.

Compte tenu de l’esprit de souffrance endurée par les victimes, il serait bienséant d’accorder une certaine cadence de la mise en place de cet organe pour mettre fin aux souffrances des uns et des autres. Pour une transition qui se réclame de l’héritage de Modibo Keita, les souffrances des victimes ne vous sont pas étrangères, et à ce titre, vous appellent la restauration de la dignité des victimes par une réparation appropriée des préjudices subis, et dans les règles de l’art.

Source : Le Reporter par Aboubacar Eros SISSOKO/Artiste Ecrivain

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