Affaire Fenalait-Cofenalait & ONG CAB Dèmèso
Le verdict du tribunal de la commune VI attendu aujourd’hui
C’est en principe ce vendredi 24 septembre 2021 que le différend opposant les membres du bureau sortant de la Fédération nationale de producteurs de lait au Mali (Fenalait) et ceux de la Confédération des producteurs de lait au Mali (Cofenalait), porté devant le tribunal de grande instance de la commune VI, sera tranché. Les responsables de la Cofenalait sauront s’ils doivent dissoudre les organisations associatives et coopératives qui ont contribué à la mise en place de la faîtière le 10 décembre 2020, sous la direction de Sanoussy Bouya Sylla, le nouveau président de l’Apcam (Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali).
Selon nos sources, les membres du bureau sortant de la Fenalait se sont résolus à saisir le tribunal pour trancher le différend après l’échec de toutes les tentatives de conciliation pour ramener la partie adverse à la raison, afin de sauver le secteur d’une sanction probable du principal partenaire financier du secteur, à savoir la Coopération suisse. Celle-ci injecte d’importantes ressources pour accompagner la filière bétail-lait. Cette année, il était prévu d’investir une coquette somme de 14 milliards de FCFA, afin de permettre aux acteurs de la filière d’assurer leur autonomie par la réalisation au profit de la Fenalait d’un appui institutionnel ; la dotation en siège avec bureaux équipés de moyens de communication (téléphone fixe et kit de messagerie), l’achat de 3 ordinateurs et une imprimante ; le renforcement des capacités organisationnelles et opérationnelles par le recrutement de 3 techniciens (directeur technique, suivi-évaluateur et un responsable administratif et financier. Enfin, la formation sur l’esprit associatif et coopératif, sur les textes Ohada et le choix de la forme d’organisation. Mais, le manque de consensus autour de l’essentiel a finalement entrainé malheureusement la suspension de l’appui de la Coopération suisse depuis avril 2021.
Rappelons que CAB Dèmèso, une ONG locale, est le partenaire stratégique de la Fenalait depuis sa création en 2006. A ce titre, elle a mobilisé des financements pour soutenir des actions en faveur des producteurs laitiers. Mais courant 2020, l’idée d’aller vers l’autonomisation de la Fenalait a été suffisamment partagée et soutenue au sein de l’organisation dont les membres n’ont pas hésité à défendre cela devant qui de droit. Cela a été aussi une opportunité pour la Coopération suisse de commanditer une étude diagnostique. Laquelle étude a été confiée au bureau d’études « G- Force ». Elle a débouché sur un Plan d’actions dont la mise en œuvre lui a également été confiée par la Coopération suisse. Qu’est-ce qui pourrait naitre de ce bouleversement ? Quelle appréciation CAB Dèmèso fera de cette nouvelle donne ? Et quelle position pourrait-elle prendre ? Ce sont les réponses à cette série de questions qui ont d’abord nourri de forts soupçons de manœuvres de division contre elles. Lesquelles manœuvres se confirmeraient par la présence de ses employés sur le lieu de passation, attestée par l’inscription de leurs noms et prénoms sur la liste de présence du PV de passation. Selon nos sources, la présence de ces employés lève toute l’équivoque sur ses faits et gestes et son objectif à atteindre. « Je soutiens que l’ONG Cab Dèmèso, voyant la fin de sa mainmise sur les financements de la Fenalait et Prodevalait, a maladroitement choisi de quitter la posture d’accompagnateur de la Fenalait pour se porter en concurrente de la Fenalait par la mise place de coopératives de base et récemment des tentatives de mise en place des bureaux fédéraux au niveau des régions de Mopti et de Koulikoro », peut-on lire dans le compte rendu d’un rapport d’analyse de la situation, dont une copie nous a été remise.
C’est pour cette raison que les plaignants, dans leur réquisitoire, ont demandé l’annulation pure et simple de l’accord-cadre qui donne mandat à l’ONG Cab Dèmèso et qui fonde le lien de partenariat entre elle et la Fenalait, pour permettre à la filière de s’autogérer. Ils ont également demandé l’annulation du récépissé de la Cofenalait qui fonde le mandat de Sanoussy Bouya Sylla à la faîtière.
Selon nos sources, déjà, la rencontre des membres de la Cofenalait et l’ONG Cab Dèmèso avec le juge, lundi dernier, a été particulièrement chaud. C’est pourquoi le verdict de ce matin est très attendu au tribunal de la commune VI de Bamako.
Affaire à suivre !
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